C’est un sentiment doux-amer pour le conseiller municipal de Saint-Boniface, Matt Allard. Le 11 avril, le Comité des travaux publics, présidé par Janice Lukes, recevait de nouveau la motion de Matt Allard à titre d’information et donc, par conséquent, la défaisait. Cependant, ce même Comité a demandé un rapport à l’administration publique pour évaluer les coûts d’un déneigement total de la ville 72 h après des tombées de neige. Matt Allard y voit un geste de la part de la Ville de Winnipeg. « Dans le rapport de l’administration publique du mois de juin, nous devrions en savoir plus sur les coûts nécessaires. J’avais demandé quelque chose de petit et finalement, une politique plus grande pourrait arriver. Si ça se fait, les Winnipégois seront mieux desservis. La fréquence du déneigement est un problème.

« Néanmoins, il y aurait toujours le problème d’avoir une couche de neige sur le trottoir. J’aurai peut-être un nouveau cheval de bataille suivant le rapport de l’administration publique. Mais si la fréquence du déneigement s’améliore, la Ville pourra sûrement venir faire des interventions sur les trottoirs. »

Michel Durand-Wood, citoyen engagé et observateur de la scène politique municipale, s’est présenté en délégation le 11 avril pour appuyer la motion de Matt Allard. « Le principal argument de résistance est de dire qu’il n’y a pas d’argent pour faire le déneigement des trottoirs.

« En regardant le budget des cinq dernières années, on comprend que pour déneiger une seule fois les routes résidentielles il faut compter entre huit et dix millions $. La Ville le fait évidemment plusieurs fois par année. Lorsqu’il s’agit des trottoirs, déneiger chaque trottoir en ville coûte 325 000 $. La différence d’ordre de grandeur des chiffres est impressionnante.

« De plus, chaque année, la Ville de Winnipeg explique avoir dépassé son budget prévisionnel de déneigement. C’est vrai. Mais il n’est pas dépensé de façon égale, c’est le déneigement des routes qui dépasse son budget, pas le déneigement des trottoirs. » En 2021, le budget initial pour le déneigement était de 35 millions $; dans ces 35 millions $, environ 28 millions $ étaient pour le déneigement des routes, le reste pour les trottoirs et les parcs. Finalement, la Ville a dépensé 46,1 millions $. Dont 40 millions $ uniquement pour les routes. Dans ce même budget, il est possible de voir que le déneigement des trottoirs a coûté moins cher que prévu: environ 4,8 millions $ étaient prévus alors que seulement 4 millions $ ont été dépensés.

Michel Durand-Wood insiste : « Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de volonté politique.

« Il y a un point à faire aussi c’est que dans le transport en commun, le voyage à pied est une composante. Chaque déplacement en transport en commun commence et finit avec une marche. Alors les trottoirs sont une partie critique du transport en commun. »