Dans le cadre du programme Fonds de développement économique francophone des Prairies (FDÉFP), le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM) a dévoilé les cinq projets communautaires francophones sélectionnés pour bénéficier de cette aide. Retour sur les projets manitobains retenus.
Il s’agit de la dernière année du programme FDÉFP, qui vise à appuyer des projets ayant un impact positif sur les communautés francophones de trois provinces. En effet, sur trois ans, le fédéral avait prévu un investissement de 1,8 million $. Une enveloppe de 510 000 $ a été accordée pour les trois provinces sur l’année 2025-2026. Le CDEM, l’organisme francophone qui administre le fonds pour le Manitoba, a reçu 170 000 $. Pour cette même période, le gouvernement fédéral subventionne ces initiatives, via PrairiesCan, à hauteur de 170 000 $ pour les provinces du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta.
Sur les huit candidatures reçues par le CDEM, cinq projets et organismes ont été retenus. Il s’agit du Programme Jeunesse Ici corp, du Musée Dawson Trail Museum, de l’espace communautaire de Notre-Dame-de-Lourdes, du centre de formation communautaire de Ritchot et de la Corporation de développement communautaire de Saint-Georges (CDC).
Si les critères de sélection se concentrent sans trop de surprise sur la francophonie et les retombées positives de ces projets pour la communauté, l’aspect économique est également pris en compte. « Il faut que ce soient des projets qui génèrent des revenus et qu’il y ait un aspect économique communautaire, informe Marie-Cécile Alvarez, la directrice développement économique communautaire au CDEM. Cela peut passer par la création ou le maintien d’emplois. »
Des projets qui ont de l’impact
Par ailleurs, Marie-Cécile Alvarez fait la lumière sur les cinq projets bénéficiant du FDÉFP. Premièrement, le musée Dawson Trail Museum situé dans la municipalité rurale de Saint-Anne profitera du fonds pour aider à la création d’une boutique de souvenirs ainsi qu’à des améliorations de l’aménagement intérieur du bâtiment « de manière à ouvrir des salles qui ne sont pas utilisées pour augmenter la programmation d’activités ».
Pour ce qui est du Programme Jeunesse Ici corp, un organisme à but non lucratif, ce dernier va proposer la 4e édition d’un camp informatique, une formation numérique destinée aux jeunes francophones. Il s’agit de l’unique projet basé à Winnipeg.
Ensuite, la salle centenaire de Notre-Dame-de-Lourdes dans la municipalité rurale de Lorne va pouvoir être modernisée. « Cette salle est vraiment le centre des communautés. Ils n’ont même pas de Wi-Fi là-dedans, commente la gestionnaire. Donc le but est de la moderniser avec l’aménagement d’une cuisine communautaire, de salles de bain, et d’installer le Wi-Fi. Il y aura aussi un site web où la salle sera mise en location pour des évènements. Elle est utilisée pour de nombreux évènements sociaux. C’est un peu le noyau de la communauté. C’est le genre de projet qui a un gros impact parce que ça sert à tout le monde. »
Détail des projets manitobains
Un autre projet est porté par la CDC de Saint-Georges en collaboration avec la municipalité d’Alexander. Il vise la création d’un jardin écologique appelé Papillons et perspectives dans le village de Saint-Georges. « Ce sera la première création d’habitats extérieurs pour les papillons monarques au Manitoba. »
Ce futur espace dédié au lépidoptère migrateur cherche à s’inscrire dans une logique de tourisme durable et écoresponsable. Il sera par ailleurs situé à proximité d’un camping où des sentiers et des panneaux d’interprétations bilingues seront installés.
Le cinquième et dernier projet concerne la municipalité rurale de Ritchot avec la mise en place d’un centre de formation communautaire pour développer l’aspect entrepreneurial.
« Ce centre va booster les entrepreneurs et les jeunes entreprises. Il pourra aussi y avoir des rencontres pour favoriser des opportunités de business francophone. C’est vraiment axé sur les liens sociaux et les liens d’affaires. »
Une belle diversité
Officiellement, les travaux doivent être réalisés entre le 1er avril 2025 et le 31 mars 2026. À noter que cette aide financière ne permet pas la réalisation complète de chaque projet, mais prend en charge des phases spécifiques puisque les organismes peuvent recevoir une somme maximale de 75 000 $. Le comité interprovincial tranche sur le montant alloué en se basant sur le budget des projets respectifs et en prenant en compte les revenus potentiels qui seront générés dans le futur.
Comme pour les années précédentes, la sélection soutient aussi bien des initiatives situées en ville qu’en milieu rural pour soutenir la communauté francophone partout au Manitoba. À ce propos, Marie-Cécile Alvarez se dit fière de la pluralité des projets, tant sur leur thématique que sur leur géolocalisation.
« Il y a une belle diversité. Entre le centre de formation, l’écotourisme à Saint-Georges, une salle communautaire, un musée qui revit et un programme pour les jeunes… Ça touche tout notre territoire. On privilégie énormément nos communautés rurales, car ce n’est pas toujours facile pour elles de trouver de l’argent. »
Pour rappel, il s’agit officiellement de la dernière année du programme FDÉFP. Présentement, aucune discussion n’a été entamée quant au possible renouvellement de cette entente.
