Programmée pour le 24 mai, cette réouverture concerne un lieu se situant sur un site emblématique de la faune sauvage de la région à seulement 34 kilomètres au nord de Winnipeg : le Marais Oak Hammock. Et pour cette nouvelle saison estivale, l’organisme fait le plein de nouveautés, pour le plus grand bonheur des amoureux des sorties nature.

Construit en 1993, le Centre de découverte des terres humides a été cofondé par la province et Canards Illimités Canada, dans le but de sensibiliser autour de ces questions de préservation.

En tout et pour tout, les coûts de la transformation quasi complète du site s’élèvent à 25 millions $. Le gouvernement fédéral a participé à hauteur de 7,2 millions $ tandis que la Province du Manitoba a octroyé 2,3 millions $. Le reste des fonds a été recueilli grâce à des dons.

Pour l’occasion, Jacques Bourgeois, responsable du marketing et des communications du Centre de découverte des terres humides depuis plus de 20 ans, est heureux de voir le site évoluer.

« Nous avons réalisé que nous n’avions pas changé beaucoup de choses depuis ces 30 dernières années. On s’est dit qu’il était temps », commente-t-il.

La première amélioration notable concerne le diorama. Ce dernier, davantage immersif, représente différentes périodes du jour. Pendant ce cycle d’environ cinq minutes, la lumière change, laissant le public observer et entendre différents oiseaux.

Des espaces interactifs, immersifs et ludiques

Pour le reste des espaces d’expositions, la transformation est plus radicale. « Tout a été changé », déclare Jacques Bourgeois. En effet, tout a été repensé pour laisser place à plusieurs espaces thématiques. Une première salle à l’entrée du bâtiment sert d’introduction aux différentes espèces animales et végétales.

« C’est un espace multisensoriel où l’on peut voir, découvrir ou toucher par exemple des reproductions d’insectes que l’on trouve dans l’eau. »

Un peu plus loin, les visiteurs pourront découvrir le « Mur des espèces » qui s’étend du sol au plafond et répertorie une variété d’espèces vivant au marais. Ce sont donc plusieurs médiums qui ont été utilisés pour recréer la biodiversité présente dans les milieux humides. Un petit focus est d’ailleurs fait sur les différents types de terres humides comme les marais, les marais salants, les marécages…

Une autre partie du site est spécialement dédiée aux enfants.

D’ailleurs, des groupes scolaires ont eu l’occasion de venir tester cet espace depuis le début du mois de mai.

« C’est un bateau moteur installé sur le plancher. Les enfants sont invités à actionner une manivelle. Cela anime le bateau et, simultanément, un film est projeté au mur. Il s’agit d’une excursion dans un marais. Il y a aussi un système d’aération qui fait que plus l’on accélère, plus les enfants reçoivent du vent dans le visage. »

Et d’après le porte-parole du Centre de découverte, les premiers tests auprès du jeune public semblent être encourageants.

Les visiteurs sont également invités à se mettre dans la peau de scientifiques dans un espace pensé à la façon d’une station de recherche. Ainsi, ils peuvent réaliser des expériences comme une analyse de l’eau, le baguage d’oiseaux, la mesure de poissons…etc.

« Notre but est que les gens se connectent aux terres humides et prennent du plaisir à découvrir cet univers. »

Un site à la biodiversité unique

« On a recensé ici 300 espèces d’oiseaux. À l’échelle du pays, on en compte 460. C’est donc plus des trois quarts des espèces que l’on trouve ici! »

Une section du Centre de découverte met d’ailleurs en lumière les volatiles migrateurs.

Mais d’ailleurs, dans quelles circonstances parle-t-on d’un marais? Sur ce point, Jacques Bourgeois est sans surprise incollable. On appelle donc un marais une zone humide qui a moins de 2 mètres d’eau.

« Ici, le marais Oak Hammock est une grande étendue de 36 km2 qui était beaucoup plus grande il y a environ 300 ans. Les premiers arrivants, issus de la colonisation, ont commencé à drainer la terre. Vers la fin des années 1960, le marais avait presque pratiquement disparu, puisqu’il n’en restait plus que 0,6 km2. »

C’est en remarquant la disparition de certaines espèces d’oiseaux que la Province a réalisé les effets négatifs de la destruction des marais sur la biodiversité. Manquant d’expertise en la matière, la Province a alors fait appel à Canards Illimités Canada, un organisme de conservation de la faune dont le Centre de découverte des terres humides fait partie.

Le diorama du Centre de découverte fait peau neuve.
Le diorama du Centre de découverte fait peau neuve. (photo : Marta Guerrero)

Un rôle écologique essentiel

En plus d’accueillir une riche faune sauvage, les marais jouent un rôle dans la prévention des inondations puisqu’ils absorbent l’excédent d’eau notamment lors de la fonte des neiges au printemps.

Loin d’être avare en informations, Jacques Bourgeois évoque un autre rôle, moins connu, que joue le marais dans la préservation de l’environnement.

« Ils participent au phénomène de séquestration du carbone. Il y a beaucoup de recherches qui démontrent que les terres humides absorbent les particules de carbone présentes dans l’atmosphère. »

Au moment de l’entrevue avec La Liberté, Jacques Bourgeois avait hâte de voir le site ouvrir à nouveau ses portes après 18 mois de fermeture. «  Cela va faire du bien de voir les visiteurs revenir et de pouvoir enfin partager ce que l’on a à offrir. »

Le site sera ouvert tous les jours de l’année (sauf à Noël, le Jour du Souvenir et au Nouvel An) de 10 h à 16 h 30.