Ils ont présenté leurs courts-métrages au thème dynamique du Bruit.

Le Festival des Vidéastes du Manitoba est un organisme à but non-lucratif qui a pour objectif de permettre aux enfants inscrits dans les écoles d’immersion ou françaises, de la 7e à la 12e année, de s’exprimer artistiquement par le biais de la vidéo.

Provenant de diverses provinces, ces enfants ont l’occasion de pratiquer la langue française d’une manière plus amusante que les fiches de grammaire : en réalisant et en présentant leur propre court-métrage, avec la possibilité de remporter un prix par la suite.

Lors de cette soirée du 29 mai, la créativité des jeunes a été mise en lumière avec la diffusion de chaque court-métrage, donnant lieu à une grande variété d’interprétations. Alors que certains abordaient des sujets plus difficiles, comme l’anxiété découlant du bruit nuisible, du doute de soi, d’autres suivaient une voie plus légère et comique, comme devoir rester silencieux lors d’un cambriolage.

Pour Lacina Dembélé, maître de la cérémonie, cet évènement a représenté plus qu’une soirée de divertissement.

« Le festival est une excellente façon de s’exprimer, en particulier dans le contexte de l’art et de la culture française dans un pays bilingue. Nous voulons vraiment donner aux enfants l’occasion d’explorer la langue française et de soutenir leurs efforts créatifs. C’est comme un muscle », souligne Lacina Dembélé, « il faut s’entraîner et s’exercer en français et dans les arts pour pouvoir se développer ».

Résultats de la nuit

Huit prix étaient à gagner. Les décisions ont été prises par un panel de juges et par le public présent dans la salle. L’excitation était palpable alors que la foule écoutait attentivement l’annonce des lauréats.

Voici les résultats : Mentions spéciales à La voix par l’École Regent Park et Silence Mortel par l’École communautaire Aurèle-Lemoine. Meilleure interprétation à Perspective par le Collège Louis-Riel, ainsi que Meilleure image à Nous sommes les bruits par la deuxième équipe du Collège Louis-Riel. Prix du Jury à Symphonie de la confiance en soi par l’École Henri-Bergeron. Grand prix à Silencieux mais dangereux par le Collège Lorette Collegiate. Prix du public en salle à Nous sommes les bruits par le Collège Louis-Riel.

Un défi récompensé

Quelques groupes n’ont pas pu se rendre physiquement sur place et ont dû participer en ligne. Heureusement, les lauréats de la meilleure image et du prix du public en salle, le groupe du Collège Louis-Riel, sont fièrement arrivés sur scène afin de recevoir leurs certificats pour Nous sommes les bruits.

Au cœur de cette création collective se trouve Vincent Gagné, qui a écrit, filmé et monté la pièce. « Je suis très satisfait, je pense que c’était bien mérité compte tenu de l’effort que nous avons fourni dans le peu de temps que nous avons eu. Mes amis ont beaucoup de talent, alors tout ce que j’ai fait, c’est de le montrer. »

Vincent Gagné confie avec humour qu’en fait, « le projet a été réalisé à la dernière minute parce que j’avais une idée plus ambitieuse qui n’a pas fonctionné, alors deux jours avant la date de soumission, j’ai écrit un script au milieu de la nuit, seulement alimenté par deux sodas. Quoi qu’il en soit, je suis vraiment content du résultat final, et je suis heureux qu’il ait été reconnu. »

Ce fut un parcours imprévu pour Nathan Perkins, acteur dans le court métrage. « Je suis très heureux. Je ne m’attendais pas à gagner quoi que ce soit, j’étais juste là pour aider mon ami avec un projet. Mais en tout cas, c’était très amusant et je suis content d’avoir participé », dit-il avec enthousiasme.

Annika Perkins, également membre du projet, souligne l’esprit particulier qui animait l’équipe. « C’est super cool d’avoir gagné ces prix. Comme Vincent part l’année prochaine, je pense qu’il voulait vraiment faire quelque chose de spécial et partir avec un « bang », comme on dit. Il m’a demandé d’y participer parce que nous faisions de l’impro ensemble, et j’ai vraiment apprécié l’expérience ».

Il s’agit d’un sentiment partagé par Claudie Smith, heureuse de cette première participation. « C’est génial, surtout si l’on considère que nous avons tout filmé en une journée. C’est la première fois que je participe à ce festival, mais j’ai fait du théâtre dans le passé, alors j’étais heureuse d’être l’une des actrices. Nous étions un peu occupés par nos cours, mais je suis content que nous ayons réussi à le réaliser ».

Pour l’équipe, ce fut une leçon de créativité et de camaraderie, transformant un défi de dernière minute en un succès indéniable.

Thème de la 34e édition?

En ce qui concerne le festival de l’année prochaine, Lacina Dembélé nous a révélé le thème : La fin du monde. « Il semble que ce thème nous préoccupe depuis quelques années. Qu’il s’agisse du changement climatique, de l’émergence de l’intelligence artificielle, des extraterrestres, des bombes nucléaires ou d’autre chose, nous sommes impatients de voir ce que vous allez créer pour le prochain festival ».