Un succès qui témoigne d’un besoin important, notamment en région rurale.
Sous l’impulsion de Jeremy Wiens et Ryan Pasieczka, un groupe de soutien en santé mentale pour homme voyait le jour à Sainte-Anne au mois de janvier 2025.
Après un démarrage qui avait dépassé les attentes des deux fondateurs, le groupe n’a cessé de grandir depuis.
À tel point que le besoin d’espace a fini par se faire ressentir, obligeant ainsi le groupe à relocaliser ses activités, toujours à Sainte-Anne, au club Jovial sur la rue principale.
Tous les troisièmes mardis de chaque mois, en début de soirée, ce sont entre 20 et 30 hommes qui se réunissent pour échanger, partager et se soutenir les uns les autres le temps d’une heure.
« Même le soir d’un match des séries éliminatoires, une vingtaine de gars étaient présents, se souvient Jeremy Wiens. Ça démontre à quel point il y a un intérêt pour ce que nous faisons. »
Alors, bien entendu, l’évolution de cette initiative et le succès qu’elle rencontre sont aussi révélateurs d’un besoin grandissant et il est difficile de s’en réjouir.
« À chaque rencontre, nous faisons venir des intervenants pour aborder différents sujets. Il peut s’agir de techniques de respiration, de la gestion de la colère, plus largement de façons de composer avec toute sorte d’émotions. » Jeremy WIENS.
Rompre l’isolement
Toutefois, l’existence de ce groupe de soutien n’en est pas moins « une bonne nouvelle », selon Manon Talbot, psychologue associée.
Dans le cadre de son travail, Manon Talbot travaille auprès de la clientèle francophone dans une clinique au rural. Elle souligne les bénéfices que ce genre d’initiative apporte.
« C’est très pertinent, notamment dans les zones rurales où l’isolement social peut être plus important. Et justement le but d’un groupe de soutien, c’est de réduire cet isolement social. Ça permet aussi de se normaliser, s’identifier et apprendre des autres. »
Pour faire face à ce défi d’isolement social, qui est selon la professionnelle une problématique propre au 21e siècle, s’entourer est déjà un premier pas vers le mieux.
« C’est un excellent moyen d’échanger sur une base plus personnelle, ça permet de s’apercevoir que l’on n’est pas seul à faire face à certaines difficultés. On se sent accompagné et soutenu et ça peut faire du bien. »
Et c’est précisément pour ça que le groupe de soutien en santé mentale voit le jour au départ.
Jeremy Wiens raconte d’ailleurs que l’entraide et la fraternité ont permis de sauver la vie d’un jeune homme aux idées noires (1).
« L’un des membres du groupe lui a tenu compagnie toute une nuit. Ça a eu un impact, il a confié que ça lui avait probablement sauvé la vie. »
Nouvelle formule
La relocalisation n’est pas le seul changement qui s’est opéré au sein du groupe. Son fonctionnement lui-même a évolué au fil des rencontres. Jeremy Wiens nous en dit plus.
« À chaque rencontre, nous faisons venir des intervenants pour aborder différents sujets. Il peut s’agir de techniques de respiration, de la gestion de la colère, plus largement de façons de composer avec toute sorte d’émotions. »
Une nouveauté qu’encourage Manon Talbot.
« Ça peut permettre le développement de compétences au niveau relationnel et même personnel, dit-elle. Ça peut permettre l’acquisition de connaissances et une meilleure compréhension de l’anxiété ou du stress. C’est un bon lieu d’échange et d’apprentissage. »
Ainsi, les rencontres mensuelles se divisent dorénavant en deux parties, une partie consacrée aux intervenants et la dernière demi-heure aux échanges.
La psychologue associée soulève cependant un point important, c’est le défi que pose la taille actuelle des groupes. Elle indique que la taille idéale pour des groupes de partage est généralement comprise entre sept et dix personnes.
« Au-delà, cela peut être un peu plus intimidant et il est plus difficile pour les participants de créer du lien. »
Cependant, Jeremy Wiens se veut rassurant et souligne que les participants sont séparés en petits groupes, ce qui explique d’ailleurs en partie le besoin pour davantage d’espace.
Pour ce qui est de la suite, un site internet est actuellement en préparation. Des ressources devraient y être rendues accessibles ainsi qu’une ligne de contact.
(1) Si vous avez besoin d’aide, la ligne 9-8-8 est disponible 24/24, 7 jours sur 7 en français et en anglais.
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