Depuis plusieurs jours le parc provincial Atikaki, dans lequel l’on peut retrouver les corridors des rivières Bloodvein, Gammon et le lac Aikens, a été fermé en raison des risques importants associés aux feux de forêt hors de contrôle.
Sur les réseaux sociaux de l’entreprise, Pit Turenne a raconté cette journée du 9 juillet où les feux étaient très proches d’infrastructures de son entreprise Aikens Lake Wilderness Lodge.
L’entrepreneur parle d’incendies qui ont ravagé les rives sud-ouest, ouest et nord-ouest d’Aikens et la rivière Gammon, au nord du lac.
Il revient sur ces derniers jours stressants et décrit la situation présente. « On n’est pas encore hors de danger », lance-t-il.
« Il y a encore un gros feu qui brûle au sud-est du lac qui pourrait remonter. 50 % des rives sur le lac ont brulé, l’autre moitié n’a pas été touchée. Mais l’on reste conscients que le feu peut revenir et impacter nos camps. Il y a encore beaucoup de chaleur dans la région, mais pas d’immenses feux en mouvement. »

« On ne s’attendait pas à une telle férocité du feu »
Si les infrastructures principales de l’entreprise, notamment les lieux où logent les vacanciers et touristes, n’ont pas été endommagées, Pit Turenne fait état de perte plus petite comme des abris de jardin qui étaient situés sur les rives touchées par les feux.
Pit Turenne, codirigeant de Aikens Lake Wilderness Lodge, veut surtout mettre de l’avant le travail de son personnel.
Non seulement ils ont mis tout le monde en sécurité, mais ils ont aussi mis en place les arroseurs et coupé toutes les broussailles ou bûches à environ 20 mètres autour des structures pour éviter que le feu n’avance trop près.
« C’est vraiment ça qui a sauvé les chalets », souligne Pit Turenne. « Je veux féliciter l’équipe, le personnel a été incroyable. »
Même s’il a déjà été confronté à des feux de forêt, Pit Turenne confie n’avoir jamais vu ça.
« Oui, on ne peut jamais être prêt à ça. On ne s’attendait pas à une telle férocité du feu. C’était comme une balle de feu qui passait d’arbre en arbre. C’était hors de la norme. Et ça va très vite. Quand c’est à ce niveau-là, il n’y a pas grand-chose à faire, même avec des bombardiers à eau », signale Pit Turenne qui précise qu’il a été régulièrement en contact avec les équipes de la Direction de la lutte contre les incendies échappés du Manitoba pendant toute cette situation.
Un impact aussi économique
Loin d’être encore la priorité de Pit Turenne et son équipe, mais ces feux ont aussi un impact économique importante pour l’entreprise. Comme pour d’autres entreprises saisonnières, Aikens Lake Wilderness Lodge attendait notamment l’été pour travailler et offrir tout un tas d’activités aux clients.
« Chaque journée fermée nous coûte cher », dit Pit Turenne.
« On va perdre des revenus. Bien sûr on a des assurances. Mais l’on a aussi beaucoup de clients sympathiques. Ils veulent quand même vivre l’expérience Aikens, alors ils choisissent des dates en août ou en septembre. Certains ont déjà pris des dates en 2026.
« Quand on a un business saisonnier, on a environ quatre mois pour faire notre argent pour l’année. Alors quand on perd même une semaine, ça a un immense impact. »
Pit Turenne rappelle avoir déjà vécu une évacuation similaire en 2021. Il avait dû fermer son entreprise pour environ trois semaines.
La fermeture du parc provincial Atikaki est toujours en vigueur. « Quand on va rouvrir, ça va être une belle célébration pour le reste de la saison! », espère Pit Turenne.
À date, le Manitoba fait face à 122 incendies de forêt actifs dans la province.