La Banque du Canada a maintenu mercredi son taux directeur à 2,75 %, évoquant un niveau d’incertitude qui “reste élevé” en raison de la menace des droits de douane américains et de négociations “en constante évolution” avec Donald Trump.

Le Canada est particulièrement vulnérable à la guerre commerciale menée par le président des Etats-Unis, les économies canadienne et américaine étant devenues de plus en plus interdépendantes au cours des dernières décennies.

La menace de Donald Trump d’imposer des surtaxes de 35 % si aucun accord n’est conclu avec le gouvernement canadien d’ici vendredi pourrait causer des dégâts à l’économie canadienne.

Le Canada a été le premier pays du G7 à commencer à réduire ses taux d’intérêt l’année dernière, après une série de hausses visant à maîtriser l’inflation.

Mais, mercredi, la Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé pour la troisième fois consécutive, avertissant à nouveau que l’impact des politiques commerciales américaines était incertain.

Bien que “certains éléments de la politique de commerce extérieur des États-Unis aient commencé à se concrétiser au cours des dernières semaines”, “les menaces de nouveaux droits de douane sectoriels persistent” et les mesures commerciales américaines “restent imprévisibles”, a souligné la banque centrale canadienne.

“Dans ce contexte où l’incertitude reste élevée, où l’économie canadienne montre une certaine résilience et où des pressions sur l’inflation sous-jacente subsistent, le Conseil de direction a décidé de laisser le taux directeur inchangé”, a mentionné l’institution.

Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada, a néanmoins noté que les conséquences économiques mondiales des droits de douane américains avaient été “moins néfastes qu’on le craignait”.

En outre, des accords ont été conclus entre les États-Unis et d’autres pays, “ce qui a réduit le risque d’une guerre commerciale grave qui s’envenime à l’échelle internationale”, a-t-il ajouté.

La Banque du Canada n’a pas exclu de nouvelles baisses de taux plus tard cette année afin de soutenir les emprunteurs en difficulté dans le contexte de la guerre commerciale.

“La banque semble se faire à l’idée que l’économie canadienne aura besoin du soutien de nouvelles baisses de taux d’intérêt à l’avenir”, a estimé Andrew Grantham, économiste à la CIBC, dans une note de recherche.

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