La Ville de Winnipeg a sélectionné cinq promoteurs immobiliers dans le cadre d’un grand projet de construction immobilier.
C’est une initiative qui s’inscrit dans le cadre du Fonds fédéral pour accélérer la construction de logements.
« L’engagement de notre gouvernement de 122,4 millions $ envers Winnipeg dans le cadre de cette entente augmente l’offre de logements, réduit la bureaucratie et aide à bâtir une ville plus forte et inclusive pour tous ceux et celles qui y vivent », rappelle Ginette Lavack, députée de Saint-Boniface-Saint-Vital dans un communiqué de la Ville.
Cinq promoteurs pour cinq projets qui devraient déboucher sur la création d’environ 696 nouveaux logements, dont 272 abordables, un peu partout à travers la ville (1) et notamment au 825 avenue Taché. Pour ce dernier, c’est le Réseau Compassion Network qui pilotera la construction.
Une pierre, deux coups
En plus d’être des logements abordables, les appartements ont aussi pour ambition d’être accessibles aux personnes en situation de handicap physique.
Le conseiller municipal pour Saint-Boniface, Matt Allard, y voit l’occasion de faire d’une pierre, deux coups.
« Il y a un énorme manque de ce type de logements à Winnipeg. Les personnes qui vivent avec des handicaps physiques ont besoin de logements complètement accessibles dans lesquels ils peuvent vivre en autonomie pour faire partie intégrante de la société. Et de manière générale, il y a aussi un grand besoin de logements abordables en général. »
C’est pour cela que la Ville a décidé de mettre à disposition ces cinq terrains municipaux, « c’est la façon de la Ville de contribuer ».
Du côté de Réseau Compassion, on a bien l’intention de mettre l’accent sur ces deux aspects-là. Lorsque la Ville a lancé l’appel aux expressions d’intérêt, la vision de l’organisme était claire.
« On souhaite non seulement créer des logements abordables, mais on vise aussi le développement d’une communauté intentionnelle inclusive », lance Daniel Lussier, directeur général de Réseau Compassion qui travaillera en collaboration avec Actionmarguerite ainsi que l’organisme CoHabit dans le cadre de ce projet.
« L’idée est de soutenir les personnes en situation de handicap physique qui ne répondent pas toujours aux critères d’admissibilité aux services provinciaux. »
Il s’agira d’offrir une alternative à ces gens-là pour lesquels « il y a un écart important dans les services offerts et disponibles ».
« Pour eux, il y a peu d’options. Ils peuvent vivre avec leur famille, mais ce n’est pas toujours viable, notamment avec des parents vieillissants. Ou bien on leur offre des placements dans des foyers de longue durée. »
Accessibles et abordables
C’est là que CoHabit interviendrait en offrant des services sur place. L’édifice devra donc répondre aux critères d’accessibilité définis par la Loi sur l’accessibilité pour les Manitobains ainsi que le Code du bâtiment provincial.
Le conseiller Matt Allard donne quelques exemples de critères, à savoir des portes plus grandes, permettant l’accès en fauteuil, des revêtements extérieurs antidérapants, mais pour faire simple : « Il faut qu’une personne en fauteuil puisse naviguer facilement dans l’appartement. »
De plus, Daniel Lussier souligne que ces suites peuvent toucher un public plus large, même si les personnes en situation de handicap restent au cœur de la démarche.
« S’il y a une population vieillissante qui cherche à rester indépendante, ces appartements pourront con- venir. Si ce projet aboutit, nous serons même capables de faire déménager certaines personnes qui ne devraient pas être dans des situations de longue durée chez Actionmarguerite et potentiellement libérer des lits pour ceux qui en ont besoin. »
Pour ce qui est de l’abordabilité de ces logements, à ce stade du projet, difficile de donner des chiffres précis.
Toutefois, si l’on se fie aux critères définis par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, un logement abordable est considéré comme tel s’il coûte moins de 30 % du revenu avant impôt du ménage.
Le directeur général du Réseau Compassion fait part de son intention « d’être encore plus bas ».
Pour le moment toutefois, le projet en est encore à ses balbutiements comme le rappelle Matt Allard.
« Il y a plusieurs niveaux d’approbation, il y a aussi un besoin de rezonage. Si tout se passe bien, les permis et les autorisations devront être approuvés d’ici décembre 2026. »
Alors, pour ce qui concerne le budget alloué et les prix des loyers, tout se précisera un peu plus tard.
À ce moment-là, Réseau Compassion devrait tenir des consultations publiques afin d’engager la communauté.
(1) Au 825 avenue Taché, 425, rue Osborne, 1350, Pembina, 545, rue Watt. Aucun promoteur n’a pour le moment était identifié pour le terrain situé au 795 William avenue.
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté