L’artiste revient sur son exposition, qui se termine ce 22 août à la Galerie Buhler de l’Hôpital Saint-Boniface.

Travaillant dans différents médiums, les œuvres d’Anna Binta Diallo se retrouvent majoritairement dans le collage et le découpage.

Héliophile est une exploration d’un nouveau médium pour l’artiste : le vers.

En expliquant sa démarche, Anna Binta Diallo remarque que c’est le thème qui lui est venu en premier.

« Après, c’était d’essayer de chercher un matériel qui répondait à la thématique », poursuit-elle.

« La lumière et les ombres faisaient déjà partie de mon travail dans d’autres projets, donc j’ai essayé de trouver une façon de répondre à cette contrainte de lumière ; voilà que j’ai décidé d’explorer le vers. »  

Un hommage

Ainsi est née l’exposition Héliophile, un mot voulant dire « amoureux de la lumière ».

Mais l’exposition s’inspire également du legs de son grand-père, Étienne Gaboury. « La commissaire de la Galerie Buhler m’avait proposé d’exposer une nouvelle série d’œuvres, et m’a demandé si j’avais pensé à faire une exposition d’art au sujet de ma relation avec mon grand-père », rappelle l’artiste.

Après son décès à l’Hôpital Saint-Boniface en 2022, l’architecte franco-manitobain Étienne Gaboury, renommé comme le plus grand architecte de la province, laisse son legs à travers la ville de Winnipeg ; mais notamment dans la mémoire et les créations de sa petite fille.

« En réfléchissant, je me suis rendu compte que la lumière était une des philosophies importantes pour lui dans son travail. J’ai pensé qu’il serait intéressant de lui consacrer une partie de cette série d’œuvres » commente-t-elle.

La lumière comme expression de l’amour

En gardant ces thèmes à l’esprit, l’artiste trouve un équilibre entre émotions et technique dans son approche dans Héliophile.

« Cette exposition est venue d’un deuil, mais c’était important pour moi de créer quelque chose qui trouvait à ces émotions sans que ce soit trop lourd », dit Anna Binta Diallo.

« En fin de compte, la lumière, ça représente pour moi la joie et le jour. Il était donc important d’aborder tout l’éventail des émotions entre les deux, sans se concentrer sur une seule émotion comme la tristesse ou le chagrin. La thématique est un peu une métaphore des contrastes extrêmes : la nuit et le jour, le sommeil et l’éveil. »

Alors qu’Héliophile touche à sa fin, Anna Binta Diallo partage ses impressions sur cette exposition artistique, qui a été pour elle une célébration de la vie, de la mémoire, de l’amour et de nouvelles approches de l’art.

« Dans mes projets précédents, je me suis toujours intéressée à des thèmes comme l’identité, la nostalgie et la mémoire. Donc ses thèmes font encore partie de ce travail, mais avec une nouvelle manière de le montrer. En plus des œuvres verrières, une installation vidéo se trouvait au cœur de l’exposition ; c’était un projet tout à fait différent de ce que j’ai fait auparavant », explique l’artiste.

« Ce serait toujours un projet important pour moi à cause de cette connexion très personnelle avec mon grand-père. »