Avec le lancement de la nouvelle saison Siècle Molière, en l’honneur du 100e anniversaire de l’institution, l’école de théâtre du TCM reprend vie sur scène, et les inscriptions se poursuivent jusqu’au 12 septembre.

La formation des jeunes dans le milieu du théâtre a toujours été une pratique au TCM selon Charlotte Gacougnolle, responsable de la médiation culturelle et du développement des publics.

La structure de cours hebdomadaires fait ses débuts en 2004. Le programme contient aujourd’hui quatre catégories : Imaginer (pour les jeunes âgés de 4-5 ans), Explorer (6-8 ans), Créer (9-11 ans) et Innover (12-17 ans) offrant une expérience spécialisée pour chaque groupe d’âge.

Pour la coordonnatrice de l’école, c’est important de créer cet espace artistique pour les jeunes francophones car « il n’y a pas vraiment beaucoup d’offres de théâtre pour enfants en français ici à Winnipeg. »

Un espace d’expression

Artiste musicale et de scène depuis l’adolescence, l’enseignante de l’école de théâtre Micheline Girardin foule les planches du TCM depuis ses 15 ans. Diplômée de l’Université de Sherbrooke en 2004, elle a d’abord enseigné la musique dans les écoles avant de se tourner vers l’école de théâtre du TCM, où elle enseigne depuis trois ans.

« J’ai toujours voulu enseigner en dehors du cadre scolaire. Après la COVID, je cherchais un enseignant pour l’école de théâtre. Depuis, je vis une expérience inspirante et enrichissante, entourée de jeunes gens engagés. »

Cette saison, elle sera assistée par deux jeunes comédienne : Winnie Nibikora, de retour pour une deuxième année, et Amélie Tétreault, qui rejoint l’équipe pour la première fois.

« Les deux ont une expérience incroyable. Elles apportent leurs idées, leur jeu, et c’est précieux que les jeunes puissent apprendre de personnes qui, comme eux, sont passées par l’école de théâtre. »

Ouvert aux débutants et aux amateurs de théâtre, le TCM rend cette expérience inclusive et ouverte à la communauté. Micheline Girardin partage que « l’année passée, il y avait même des participants qui n’avaient jamais fait de théâtre de leur vie. »

« J’avais une étudiante qui venait juste d’arriver au Canada. C’est le meilleur endroit pour se découvrir et découvrir les autres », témoigne-t-elle.

Pour l’enseignante, les cours de théâtre sont « à l’opposé du sport » : « Nous ne sommes pas en compétition les uns avec les autres, mais plutôt avec nous-mêmes », explique-t-elle.

« En tant qu’enseignante, je propose des défis, mais c’est avant tout une occasion pour les enfants de s’épanouir avec les autres dans un esprit non compétitif. L’objectif n’est pas de gagner ou de conquérir quelque chose, mais de se dépasser, de se rendre un peu vulnérable en se produisant devant un public et en développant différentes facettes de sa personnalité. »

« J’espère que c’est un moment positif pour eux. Qu’il choisisse de venir passer une heure chaque samedi, et que cette heure soit vraiment un moment dans leur vie où ils se sentent libres et à l’aise.

Une pédagogie de découverte et de partage

Cette philosophie se reflète dans la structure du programme, qui met l’accent sur la créativité.

« Cette année, j’aimerais particulièrement travailler sur les dialogues et les monologues avec le groupe des plus âgés », exprime-t-elle.

Un ajout à leur programme riche en activités et en opportunités d’apprentissage, où les jeunes sont invités à explorer le mouvement, la voix et le texte dramatique parmi d’autres dimensions.

Micheline Girardin souligne l’importance de l’expression personnelle, une compétence acquise grâce au théâtre.

« Pour l’avenir, je pense qu’il est très important de développer la confiance en soi ou la capacité à parler et à se présenter devant un public. Quel que soit le métier que l’on exerce, il est extrêmement important d’avoir une voix et de savoir l’utiliser, d’être capable de s’exprimer de manière authentique. »

En plus de travailler la projection vocale et la présentation devant un public, l’enseignante de théâtre souhaite développer les compétences des jeunes en matière d’écriture et de scénarisation.

« Avec tous les débats sur l’intelligence artificielle, il est vraiment important de comprendre que nous devons garder notre humanité dans nos vies. Pour créer et développer nos propres idées. Je pense que c’est extrêmement important, car cela va prendre de l’ampleur dans les années à venir. »

La découverte et l’exploration sont aussi au premier plan pour le programme.

« Avec chaque groupe, nous explorons tous les aspects du théâtre. Nous faisons une petite visite du théâtre, découvrons ce qui se passe dans les coulisses, les costumes, les loges, afin qu’ils puissent explorer et se sentir à l’aise dans cet environnement. »

Cette approche se reflète également dans une journée portes ouvertes en décembre, où les parents deviennent les élèves, guidés par leurs enfants; ainsi que par un spectacle de fin d’année prévu le 22 mars 2026, dans le studio du TCM.

Célébrer le 100e

En célébration du 100e anniversaire du Théâtre Cercle Molière, l’école prévoit aussi d’intégrer les jeunes au riche programme de la saison.

« On va leur permettre d’aller regarder Cet été qui chantait, mise en scène par Pierre Robitaille, pour voir comment se déroule une production, avoir accès au décor, observer la manière dont les comédiens travaillent, puis s’en inspirer dans leurs propres pièces », explique Charlotte Gacougnolle.

Pour Micheline Girardin, il s’agit également d’un moment d’apprentissage unique.

« Je vais certainement m’assurer qu’ils comprennent l’importance et l’ampleur que ça a, que le Cercle Molière existe encore après 100 ans. Surtout dans un milieu francophone minoritaire. »