Par Anaïs NZELOMONA.

À l’occasion du festival de films 2SLGBTQ+, Reel Pride et le Collectif LGBTQ* du Manitoba proposent une veillée consacrée au cinéma francophone. Deux films français seront projetés au Gas Station Theatre, Miséricorde d’Alain Giroudie et Drône de Simone Bouisson, sortis en 2024. Ces films mettront en lumière les réalités et les défis des communautés francophones queer. Dans une volonté de célébration, cette soirée vise à créer et à renforcer les liens entre des personnes qui parfois se croisent, mais peinent à se trouver.

Cette année, Reel Pride fête ses 40 ans. Fondé en 1985, c’est l’un des plus anciens festivals de films LGBTQ+ en Amérique du Nord. Depuis trois ans maintenant, ce festival annuel a décidé de s’associer au Collectif LGBTQ* du Manitoba, dans le but d’offrir aux participants un événement d’expression française.

Pendant le festival, du 17 au 21 septembre, des projections cinématographiques auront lieu dans plusieurs lieux de la ville (1).

À l’affiche, deux films par soirée, on retrouve également des productions venues d’Islande ou des Philippines. La programmation du 18 septembre, constituée de deux films, mêle à la fois francophonie et diversité, sexuelle et de genre.

D’après Ray Desautels, président de Reel Pride depuis 5 ans maintenant, le but est d’inclure une plus grande diversité linguistique et culturelle à la communauté car : « la francophonie, c’est important dans nos vies au Canada, le français c’est encore une priorité je pense. Nous sommes beaucoup à être francophones dans la communauté queer, ça nous donne une chance de nous réunir ».

Ce rendez-vous cinéma s’inscrit dans la continuité des actions du Collectif LGBTQ*, qui a pour mission d’appuyer la santé et le bien-être des francophones de la communauté queer au Manitoba. Ainsi, cette soirée, c’est l’opportunité de briser l’isolement et d’apporter de la reconnaissance à la diversité d’identité queer et linguistique.

« Le festival sert à donner l’opportunité à la communauté queer de se rencontrer, de venir passer une soirée ensemble, de jaser et de boire un verre, et le jeudi soir, notre soirée cinéma est en français, le goûter est en français, le Collectif et les volontaires seront présents », détaille Ray Desautels.

Deux projections

Le choix des films résulte de discussions entre les deux institutions, et il n’est pas sans importance. D’un côté, on a Miséricorde, une œuvre d’Alain Giraudie, présentée au festival de film de Cannes en 2024.

Son film ouvre la discussion sur le rapport à l’intime, il explore le désir homosexuel, la représentation des travailleurs et capture notre attention grâce à une intrigue surprenante. De l’autre, Drône, premier long métrage de Simone Bouisson, qui aborde la question de la surveillance, dans un monde où la sphère privée n’existe plus pour l’héroïne du film.

Une œuvre qui engage la conversation sur la perception de la sécurité et de la vulnérabilité chez les personnes queer de la communauté francophone. Cette discussion est importante, selon le président de Reel Pride, car l’une des luttes prioritaires des francophones LGBTQ+ est dans un premier temps « d’avoir une place, d’exister ». Ces projections sont des gestes forts, il y a là une intention de jouer un rôle dans la construction d’une société plus inclusive.

À la suite des projections, les organisateurs ont prévu de continuer la soirée. Comme nous le rappelle Ray Desautels, « il y a peu d’opportunités ». C’est pourquoi l’événement se prolongera après les films afin d’offrir un peu de convivialité autour de dégustation de fromage et d’autres mets. Une pause gourmande autour d’un « bon goûter » selon le président de Reel Pride, pour créer du dialogue, se sentir les bienvenus et écouter.

« J’espère que l’année prochaine on pourra continuer d’agrandir nos collaborations et relations avec le collectif LGBTQ* du Manitoba. On travaille bien ensemble », ajoute Ray Desautels.

(1) Les billets sont en vente par le biais du site de Reel Pride, il est possible d’avoir une réduction de 20 % grâce au code : collectif.