Avec des informations d’Anaïs NZELOMONA.
Le service de transport de Winnipeg avait promis de révolutionner le réseau de bus qui dessert toute la ville, et avait longuement réfléchi et mené des recherches approfondies afin de passer d’un réseau en étoile à un réseau basé sur des lignes principales et secondaires. Alors pourquoi tant de Winnipégois sont-ils si mécontents de ces changements ?
Pour la plupart des résidents, les deux principaux problèmes soulevés sont la suppression de nombreux arrêts, en particulier dans les quartiers défavorisés, et le passage à un système basé sur les correspondances qui les oblige à prendre plusieurs bus.
« Depuis les changements récents, je dois prendre deux bus au lieu d’un seul, avec une correspondance. Ça rallonge le trajet », dit Sympho Ndjibu, une étudiante à l’Université de Saint-Boniface (USB) qui utilise le transport en commun pour se rendre à ses cours.
« On doit aller plus loin, sur le boulevard ou vers le pont pour avoir un bus qui va vers le centre-ville et ensuite prendre un autre bus, et ça prend du temps. »
Cependant, selon Michel Durand-Wood, auteur, chroniqueur et observateur de la vie municipale, la quantité de commentaires négatifs reçus est normale compte tenu de l’ampleur des changements apportés.
« Les gens à Winnipeg Transit ont dit qu’ils reçoivent beaucoup plus de commentaires ces temps-ci, mais que le ratio entre les commentaires positifs et négatifs est resté le même », dit-il.
Il ajoute que les changements apportés au service correspondent aux préférences que les citoyens ont exprimées lors des consultations menées en amont de la refonte du réseau.
Le rapport de la phase 1 du Plan directeur du transport en commun de Winnipeg, publié en 2019, indiquait que 83 % des usagers disaient préférer un système où ils doivent marcher plus longtemps pour bénéficier d’un service plus fréquent plutôt qu’un système où les arrêts sont plus proches, mais où le service est moins fréquent. Une décision qui s’est avérée impérative si la ville voulait exploiter le nouveau réseau au même coût.
Michel Durand-Wood affirme que, bien que les préoccupations des utilisateurs soient légitimes, le nouveau réseau offre néanmoins une meilleure base pour les améliorations futures que l’ancien système.
« Si on veut un meilleur service, ce sera juste une question d’augmenter le financement au service, ce qui augmentera la qualité », explique-t-il.
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