La Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) travaille à l’élaboration d’un guide méthodologique ayant pour objectif de renforcer le vocabulaire et, de manière générale, le niveau en français de ses élèves.
Dans l’idéal, Alain Laberge, directeur général de la DSFM espère que ce guide sera achevé d’ici le mois de février 2026 afin de pouvoir être « piloté ».
Alain Laberge prévoit un document assez volumineux.
« On aimerait pouvoir commencer à le mettre en pratique. C’est un guide qui est fait par des adultes et qui est destiné à des enseignant.e.s pour des enfants. Il faut que l’on s’assure que le langage utilisé fonctionne et d’autres détails importants comme ça. »
Le guide aura donc d’abord une portée pédagogique et vise, selon le directeur général, à apporter une « certaine rigueur, à la fois dans notre enseignement, et dans nos attentes ».
Alain Laberge, qui entame sa treizième année au sein de la DSFM, indique que cette idée de guide provient d’un constat.
Bien conscient que ses élèves évoluent dans un milieu francophone minoritaire, il fait valoir que le vocabulaire français est un peu diminué.
« On doit réaliser que l’école donne un aperçu de ce que sera notre futur. Est-ce que l’on peut se contenter d’un vocabulaire français diminué? Je pense que non. Le bilinguisme total n’existe pas, mais il faut que l’on élève un peu le niveau de français. »
On peut alors se demander si une application plus stricte du vocabulaire, accompagnée d’attentes accrues, ne risquerait pas d’exercer une pression supplémentaire sur les élèves déjà marqués par une insécurité linguistique.
À cela, le directeur répond, au contraire, que cette initiative fera plutôt partie de la solution.
« L’enrichissement du vocabulaire va permettre à nos élèves de parler de manière plus éloquente. Cela va mener à des capacités d’écriture plus éloquente et tout cela va permettre de combattre cette insécurité linguistique. »
D’autant plus que lorsqu’il s’agit d’enrichir le vocabulaire français des jeunes, cela ne signifie pas forcément que l’on attendra d’eux d’apprendre des listes entières de synonymes, ou de parler un français à la rigueur littéraire.
« Le vocabulaire, ça touche à tous les aspects de la vie. On parle ici de vocabulaire sportif, ou bien d’un vocabulaire plus technique lorsqu’il s’agit de parler de cuisine. La vie à l’école c’est une chose, mais à l’extérieur, lorsque nos élèves font partie d’une équipe de soccer, pour le moment, ils parlent de throw in, et on espère qu’avec ce nouvel outil ils choisiront de dire une touche. Il faut avoir le choix des mots. »
L’offre de services doit suivre
Si le milieu scolaire s’impose comme une étape essentielle dans l’apprentissage d’une langue, il est aussi important que ce que l’on y apprend puisse être réinvesti et consolidé dans un contexte familial.
« On comprend que pour deux parents francophones, cela ne posera pas de problème. Mais lorsque l’on a des couples exogames, et il y en a de plus en plus, la langue parlée à la maison va principalement être l’anglais. Avec la Fédération des parents de la francophonie manitobaine, nous offrons des ateliers pour donner aux parents anglophones les outils pour mettre en place un espace, ou un temps, francophone à la maison. »
Finalement, lorsque l’on parle de la notion d’enrichissement de la langue française, elle est intrinsèquement liée avec l’offre de services.
L’école représente une partie importante de la vie des jeunes, mais pour rester sur l’exemple du sport, avoir la possibilité de le pratiquer dans sa langue de choix hors du cadre scolaire, l’apprentissage continue, et se renforce.
« Ça fait un peu partie du mémoire que nous avons présenté au ministre responsable des affaires franco- phones Glen Simard. Si l’on n’a pas cette offre de service là, on perd des occasions d’acquérir plus de langage. C’est un peu comme lorsque l’on a besoin d’appeler Air Canada, las d’attendre parce qu’il y a peu de personnes qui parlent le français, l’on va préférer parler anglais, parce que l’on connaît cette langue aussi. »
Pour les élèves, ce guide méthodologique devrait venir soutenir la mise en place d’une structure et d’une compréhension commune propres à la DSFM.
Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté