Avec une fréquentation record et un fort soutien municipal, l’organisme réfléchit à la possibilité d’intégrer la francophonie à sa programmation.

Le sud-est du Manitoba rayonne grâce au Steinbach Arts Council (SAC) qui connaît une saison des plus dynamiques, avec une programmation marquée par une forte participation du public.

Pour la première fois depuis plus de quinze ans, la municipalité de Steinbach compte augmenter son financement annuel au SAC.

Pour son directeur, David Klessen, c’est évidemment une excellente nouvelle pour le SAC qui a su « démonter un très bon retour sur investissement », dit-il.

Les fonds alloués seront donc de 30 000 $ à partir de 2026, ce qui permettra au SAC de « planifier sans prendre de risques excessifs et d’assurer la durabilité des programmes ».

C’est un succès qui, selon, le directeur Daniel Klessen repose en premier lieu sur les efforts de son équipe, une équipe « exceptionnelle, dit-il, qui travaille très dur pour offrir à notre communauté ce qu’elle souhaite avoir ».

Ce succès est également le fruit d’une approche inclusive, portée sur la question de la durabilité des programmes du SAC.

Selon le directeur, c’est « un modèle qui fonctionne parce qu’il est diversifié et accessible », explique-t-il.

En plus des cours de langues, de musique, d’arts visuels, des cours de cuisine et de danse, le SAC propose également des concerts, des représentations et des expositions qui attirent un public large.

Une grande partie des activités reste gratuite ou alors soutenue par un programme de bourses pour garantir l’accès à tous. Pour le SAC, il est essentiel que « l’art demeure accessible à tous, peu importe la situation économique ».

Comme il l’explique, « nous ne refusons jamais quelqu’un pour des raisons financières ».

Au-delà de la variété des offres, une des clés de leur réussite tient à une gestion rigoureuse, notamment sur l’aspect financier : « nous savons exactement combien il nous faut pour maintenir nos programmes, cela nous permet de croître prudemment, mais sûrement ».

Le directeur explique planifier leur offre sur trois ans afin de s’assurer que chaque étape du projet soit menée avec rigueur et soin afin d’éviter « d’avoir à interrompre un programme simplement parce qu’il n’a pas immédiatement de succès », révèle David Klessen.

Si la programmation du SAC se distingue par son dynamisme, la question linguistique demeure parmi les réflexions à venir.

« Nous vivons dans une région où la majorité des gens ne sont pas francophones, mais nous voulons être prêts à accueillir cette diversité linguistique. »

Selon le recensement de 2021, environ 300 résidents de Steinbach ont le français comme langue maternelle, soit 2 % de la population.

Pourtant, Daniel Klessen affirme que plus d’ouverture à la francophonie fait partie des discussions internes.

« Nous aimerions offrir des programmes en français lorsque nous serons prêts. Ce n’est pas une question de volonté, mais de moyens. Il faut identifier le public, trouver des enseignants francophones dans la région et surtout assurer la durabilité du projet. »

Dans cette dynamique d’inclusion, le SAC communique sur les réseaux sociaux en français également, ou participe à des partenariats avec des communautés voisines comme celle de Saint-Anne ou de la Broquerie.

Cette attention à la diversité culturelle s’illustre également lors des initiatives mises en place par le SAC qui met en avant les arts autochtones, métis ou même ukrainien.

Pour le directeur, il s’agit d’inclure le multiculturalisme du sud-est manitobain et de la province en général : « nous voulons que tout le monde se sente inclus dans ce que nous faisons », insiste David Klessen.

En 2025, le SAC a présenté une exposition de l’artiste autochtone Jessie Jannuska, de la communauté Dakota de Canupawakpa, du sud-ouest du Manitoba et a même proposé des ateliers de fabrication en bois flotté, comme le Métis Finger Weaving ou le Métis Driftwood and Windchime Making, donnant un aperçu aux participants de techniques artisanales traditionnelles.

Alors que se dessine la saison 2025-2026, le SAC semble consolider sa base locale tout en élargissant ses horizons linguistiques culturels pour contribuer à un espace à l’image d’une région multiculturelle, un espace où peut-être demain, l’art se vivra aussi en français.