459 participantes et participants se sont rassemblés ce 24 octobre au Collège Louis-Riel pour la 52ème Conférence pédagogique annuelle des Éducatrices et Éducateurs francophones du Manitoba (ÉFM), un évènement phare du développement professionnel en éducation française dans la province.
« Nous avons plus de 2 200 membres à travers le Manitoba, provenant autant du Nord, (Flin Flon, Thompson), que du sud de la Province », explique Mona-Élise Sévigny, présidente des ÉFM. « C’est un moment de rencontre, d’échange et de perfectionnement pour tous ceux et celles qui enseignent en français, que ce soit en immersion ou en milieu francophone ».
Cette journée de formation s’inscrit dans le cadre de la journée provinciale du développement professionnel de la Manitoba Teachers’ Society (MTS). Plus d’une trentaine d’ateliers sont offerts sur des thèmes variés : de la littératie à l’intelligence artificielle, en passant par la gestion de classe et l’équité en éducation.

L’éducation en français : un défi et une passion
Dans son discours d’ouverture, René Déquier, sous-ministre adjoint du Bureau de l’éducation française (BEF), a salué l’engagement du personnel enseignant :
« Les élèves sont toujours au centre de nos efforts. Notre priorité est de contribuer à l’épanouissement linguistique de chaque élève, peu importe où il vit ».
Il a aussi rappelé les défis de recrutement auxquels le Manitoba fait face : « Il y a une pénurie ressentie d’enseignants de langues françaises dans l’ensemble de la province », a-t-il noté, avant de mentionner la stratégie provinciale de recrutement et de rétention d’enseignants francophones lancée en 2023 dédiée à développer des pratiques efficaces dans le recrutement, à l’embauche et à la certification pour les enseignants, mais aussi à améliorer la formation universitaire des futurs enseignants.
Le Manitoba continue néanmoins de miser sur l’avenir. « La demande pour l’éducation en français est en croissance », a-t-il affirmé.
« Entre 2014 et 2024, les inscriptions ont augmenté de 19 % dans le programme de français langue première et de 27 % dans le programme d’immersion ». Il rajoute qu’en 2024, environ 90 000 élèves allant de la maternelle à la 12e année ont bénéficié d’un enseignement en langue française.
L’avenir du français au Manitoba
Pour Mona-Élise Sévigny, enseigner en français au Manitoba est avant tout un engagement personnel et collectif.
« Il faut être passionné pour enseigner en français au Manitoba. C’est un choix conscient de vivre et de travailler en français dans un contexte minoritaire ».
Les ÉFM poursuivent leur mission d’inclusion et d’innovation. Depuis 2025, le conseil d’administration doit compter « au moins un membre d’origine autochtone et un membre formé à l’international », une mesure visant à refléter la diversité grandissante de la profession.
Un avenir à construire ensemble
Au-delà des statistiques, la conférence a mis en lumière la dimension humaine du métier. « Un des défis de notre travail, c’est que c’est difficile de voir notre impact », a rappelé René Déquier.
« Mais chaque élève que vous inspirez est une preuve vivante de votre influence » a-t-il conclue en s’adressant aux membres présents.
Le discours introductif s’est terminé sous les applaudissements, dans un esprit de fierté et de solidarité. Comme le résume Mona-Élise Sévigny :
« Les ÉFM, c’est plus qu’une association : c’est une communauté éducative qui croit en l’avenir du français au Manitoba ».


