Intitulé Les banques alimentaires comme bouée de sauvetage : la nouvelle normalité au Canada, le rapport annuel de l’organisme Banques alimentaires Canada présente des résultats alarmants.
Voici certains des faits saillants de ce rapport :
Des chiffres alarmants
2 165 766 visites ont été enregistrées dans les banques alimentaires canadiennes en mars 2025, c’est le nombre le plus élevé de l’histoire selon l’organisme. Ce sont en tout 4 522 356 repas et collations qui ont été offerts.
Ce recours aux banques alimentaires a doublé (+99,4 %) depuis mars 2019.
Cette hausse des visites a eu un impact sur le réseau des banques alimentaires :
Près de 80 % des banques alimentaires ont dû acheter de la nourriture pour répondre aux besoins de leurs clients en 2025 (contre 55 % en 2021).
Le montant annuel moyen dépensé en nourriture par les banques alimentaires est passé de 209 700 $ en 2021 à 535 700 $ en 2024.
52 % des banques alimentaires ont dû donner moins de nourriture à chaque personne qu’à l’habitude en 2025 (contre 20 % en 2021). Et 23 % des banques alimentaires ont manqué de nourriture avant que la demande soit comblée en 2025 (contre 10 % en 2021).
Le profil des usagers a aussi évolué de manière significative. Le recours aux banques alimentaires par les personnes ayant un emploi comme principale source de revenu a atteint 19,4 %. Ce groupe représentait 12,1 % de tous les clients en 2019.
Les nouveaux arrivants (au Canada depuis 10 ans ou moins) représentent maintenant 34 % des clients, et les membres des communautés racisées comptent pour 46,2 % des usagers.
Les enfants représentent eux le tiers (33 %) des usagers des banques alimentaires. Cela correspond à près de 712 000 visites d’enfants en mars 2025, soit une hausse de plus de 340 000 visites par mois par rapport à il y a six ans.
Enfin, Banques alimentaires Canada note que le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire grave a doublé, passant de 1 314 000 en 2019 à 2 629 000 en 2024.
Au Manitoba, les banques alimentaires ont enregistré 64 975 visites en mars 2025, cela représente une augmentation de 17,1 % du nombre total de visites par rapport à l’année 2024. Et par rapport à 2021, le Manitoba a affiché une augmentation de 97 % des visites.
Pour 2025, le nombre total de visites impliquant des enfants au Manitoba (moins de 18 ans) était de 25 047.
Quelles solutions?
Alors, quelles sont les raisons de ces hausses? Dans son rapport, Banques alimentaires Canada partage quelques explications. L’organisme évoque notamment une crise de l’abordabilité post-pandémie.
Le prix du logement (+26,01 %), des aliments (+25,03 %) ou encore des transports (+19,46 %) ont augmenté depuis 2021. Des salaires faibles ou versés en retard et le nombre insuffisant d’heures de travail peuvent aussi expliquer la situation.
Banques alimentaires Canada parle aussi d’un « filet de sécurité sociale de plus en plus effiloché. » La prévalence de l’insécurité alimentaire chez les bénéficiaires de l’aide sociale est presque quatre fois plus élevée que dans la population totale, souligne le rapport.
Enfin, le rapport fait état de plusieurs recommandations qui pourraient améliorer la situation. Parmi elles, l’on peut signaler l’instauration d’une allocation pour l’épicerie et les besoins de base destinée aux Canadiens à faible revenu ou encore l’élargissement de l’assurance-emploi (AE) pour les travailleurs précaires, les travailleurs à la demande et les travailleurs autonomes.
De manière générale, Banques alimentaires Canada souhaite que le gouvernement fédéral établisse un objectif de réduction de 50 % de l’insécurité alimentaire d’ici 2030.


