ParticipACTION a publié ce mercredi son Bulletin 2025 de l’activité physique chez les adultes.
L’inactivité physique coûte également 3,9 milliards $ par an au système de santé canadien.
« Vous rajoutez à ça un 15 milliards $ de pertes de productivité. Ça, c’est une nouvelle analyse qui a été faite récemment », précise le Dr Jean-Philippe Chaput, membre du Comité de recherche du Bulletin 2025.
« Ça montre quand même des coûts assez astronomiques de ne pas bouger. Et bouger tous les jours, c’est l’une des meilleures pilules pour notre santé physique, santé mentale et puis ça prévient des maladies chroniques à long terme », indique également Dr Jean-Philippe Chaput.
Inertie collective
D’autres chiffres font état de cette inertie collective.
Seulement 27 % des adultes ont déclaré avoir participé à une activité sportive au cours des 12 derniers mois.
35 % des adultes ont déclaré pratiquer des activités de renforcement musculaire sollicitant les principaux groupes musculaires au moins deux fois par semaine, tel que recommandé.
Seulement 42 % des adultes respectent la recommandation de limiter leur temps sédentaire à huit heures ou moins par jour.
Un faible niveau d’activité physique est associé à un risque accru de maladies chroniques, d’anxiété, de dépression et de décès prématuré, rappelle le Bulletin 2025.
Le Dr Jean-Philippe Chaput, qui est aussi professeur titulaire au Département de pédiatrie de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, fait état d’un autre résultat qui l’interpelle : le nombre de pas par jour.
« Ça a diminué aussi dans les dernières années, quand même beaucoup », lance-t-il.
En effet, selon les données du Bulletin 2025, seulement 32 % des adultes de 18 à 79 ans vivant au Canada font au moins 7 500 pas par jour, ce qui est considéré comme un mode de vie actif.
En 2021, lors de la première mesure ParticipACTION, 49 % des adultes faisaient le nombre de pas recommandés.
« La pandémie a changé les choses. Il y a plus de gens en télétravail, on fait moins de pas, on prend moins des transports actifs, on ne se déplace pas au bureau, avance le Dr Jean-Philippe Chaput comme l’une des explications.
« Et, c’est facile de ne pas bouger parce qu’il y a tellement de barrières à notre quotidien. L’on a notre travail, les enfants, etc. Donc, c’est facile de couper sur le mouvement », dit Dr Jean-Philippe Chaput.
L’importance de bouger
Comme l’explique, le Dr Jean-Philippe Chaput « chaque mouvement compte ». L’idée est de progresser pour tendre vers la barre des 7 500 pas.
« Une personne qui bouge 1 000 pas par jour, qui se mène à bouger 2 000, elle est encore beaucoup en dessous de cette barre-là, mais elle va avoir des bienfaits substantiels pour sa santé. Et les plus grands bienfaits sont au début. Quelqu’un qui en bouge zéro, qui se met à en bouger 1 000, c’est exponentiel », le Dr Jean-Philippe Chaput, également chercheur au sein du Groupe de recherche sur les saines habitudes de vie et l’obésité de l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario.
L”éducation est peut-être une solution à cet enjeu. Commencer jeune à prendre de bonnes habitudes peut permettre d’inverser la situation. Mais Dr Jean-Philippe Chaput insiste : « il n’y a pas de mauvais moment pour mieux faire. »
« Une personne qui n’a pas bougé pour sa vie complète, qui se met à bouger à 60 ans, il va avoir des bienfaits pour sa santé.
« Mais lorsqu’on commence tôt et qu’on a une base, on sait comment lancer, botter et autres. Donc, on a un contrôle moteur adéquat. et l’on a moins peur de faire du sport ou de s’impliquer dans des activités sportives. »
Le Bulletin 2025 souligne l’importance de faire de l’activité physique une priorité nationale. Selon ParticipACTION, des investissements des différents ordres de gouvernement sont essentiels.
Priorité nationale
Le rapport de l’organisme explique d’ailleurs seulement 22 % des municipalités de plus de 1 000 habitants disposent d’une stratégie officielle pour le sport et l’activité physique.
« C’est aménager notre environnement pour que ça devienne plus facile à plusieurs égards. Je pense que les gens aiment une certaine flexibilité. Il n’y a pas une personne qui aime bouger de la même façon.
« Il y a des gens qui aiment ça avec des activités en groupe, parce qu’il y a un aspect social à ça. D’autres aiment ça bouger seul chez eux, d’autres aiment marcher. D’autres aiment jardiner, danser. Il n’y a pas de meilleure activité.
« On a souvent vendu l’activité physique, comme on doit aller au gym, on doit suer pour être en bonne santé, ce qui est complètement faux. Chaque mouvement compte, mais choisissez les activités que vous aimez.
« D’un point de vue municipal ou de gouvernement, il peut y avoir plusieurs options. Il y a des activités en ligne, les gens peuvent aller en groupe. Plus l’offre est grande, plus on va répondre à la demande aussi. Mais si on a accès à tout, possiblement qu’il y ait quelque chose qui va nous tenter », fait remarquer le Dr Jean-Philippe Chaput.



