Pour les petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes, cette fin d’année 2025 revêt un caractère spécial.

Après une année notamment marquée par l’incertitude liée au commerce international, les PME espèrent que les consommateurs canadiens seront au rendez-vous pour soutenir les entreprises du pays.

Illona Sevré, analyste des politiques à la FCEI, évoque la confiance des PME après cette année qui a pu être difficile.

Instabilité

« À la FCEI, l’on a un indice de confiance qu’on produit tous les mois qui s’appelle le Baromètre des affaires. On mesure la vision des entreprises et quelles sont leurs croyances en l’avenir vis-à-vis de l’entrepreneuriat. On considère qu’au dessus de 60, l’économie tourne à plein régime. Depuis cette année, on tourne autour de 50. Et donc, c’est là que les périodes des fêtes deviennent cruciales. »

En effet, selon des données de la FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante), 33 % des petites entreprises dépendent des ventes enregistrées pendant les Fêtes. Et, comparativement à la saison précédente, 20 % des propriétaires de PME prévoient une baisse de leurs revenus, tandis qu’un peu plus de 52 % s’attendent à des ventes stables.

Cette année, aussi, la question de l’achat local a souvent fait les manchettes. Beaucoup de consommateurs canadiens, au nom de la souveraineté économique, ont voulu acheter plus de produits canadiens. Une stratégie qui est payante comme l’explique Illona Sevré, tout en rappelant qu’il reste encore des défis.

« Effectivement, on a près de la moitié de nos PME qui indiquent essayer de rester compétitif au niveau des prix par rapport à l’achat local. Après, c’est faisable et tout dépend effectivement des consommateurs.

« À la FCEI, on a calculé que quand on dépense un dollar dans une entreprise locale, 66 sous qui restent dans l’économie locale. Ce même dollar dans une multinationale, seulement 11 sous qui restent. C’est encore pire quand on achète chez un géant du web. Là, c’est que 8 sous qui restent dans l’économie.

« Donc, c’est très important d’acheter local », insiste Illona Sevré.

L’importance de prioriser l’achat local

Pour cela, la FCEI a lancé, depuis plusieurs années, le Samedi PME qui a lieu ce 29 novembre. Cet évènement encourage l’achat local.

« On a créé ce jour juste après le Vendredi fou, qui est vraiment le jour un peu symbolique des gros groupes, des grosses multinationales. Il y a plein d’offres qui tombent et tout le monde fait ses achats à ce moment-là.

« Mais nous, on voulait justement symboliser le lendemain, le samedi, pour dire en fait, là, c’est le moment d’acheter local. C’est le moment de soutenir vos entreprises.

« Et puis, ce n’est pas qu’un geste simple, l’achat local. C’est vraiment une décision économique. C’est une décision sociale. Ça permet de maintenir des emplois. Ça permet de soutenir des familles et puis de faire vivre les communautés », commente Illona Sevré.

73 % des membres de la FCEI prévoient d’ailleurs de mettre en place des promotions en magasin, ce samedi 29 novembre.

Et du côté des consommateurs, est-ce que la prise de conscience a eu lieu? La FCEI a pu observer des changements d’attitude dans la façon d’acheter.

« On a constaté que depuis le début de la guerre commerciale en mars, 40 % de nos membres ont perçu une baisse dans les ventes de produits et de services américains. Et une hausse, dans la même proportion, des produits canadiens. Donc on perçoit vraiment qu’il y a un changement d’attitude de la clientèle qui va plus pratiquer un repli sur les produits locaux », fait remarquer Illona Sevré.