Cette baisse contraste notamment avec l’augmentation de 1,1 % du salaire médian réel pour l’ensemble de la population canadienne durant la même période, fait savoir Statistique Canada.

Malgré cette baisse significative, le salaire d’entrée de 2023 (39 800 $) demeure supérieur au salaire d’entrée médian enregistré en 2020 (34 400 $) et à celui observé au cours de toutes les autres années précédant 2021.

Par ailleurs, sur le long terme, les perspectives économiques des immigrants restent positives. La cohorte d’immigrants admis en 2013 a vu, par exemple, son salaire médian réel augmenter de 74,8 % en une décennie, passant de 27 400 $ en 2014 à 47 900 $ en 2023.

Si le salaire médian des nouveaux immigrants au Canada un an après leur admission « peut être un bon prédicteur de leurs résultats économiques futurs », comme le dit Statistique Canada, cette baisse récente a aussi une explication.

Cette diminution globale n’est pas principalement due à une baisse généralisée des salaires au sein des différentes catégories, mais plutôt à un changement dans la composition des cohortes d’immigrants.

En effet, la proportion d’immigrants admis dans la Catégorie de l’expérience canadienne (CEC) — qui affichent historiquement les salaires d’entrée les plus élevés — a chuté de son sommet de 27 % en 2021 à seulement 5 % en 2022, influençant ainsi à la baisse le salaire médian global de l’année d’imposition 2023.

Au niveau provincial, plusieurs trajectoires sont à relever.

Le Québec et le Nouveau-Brunswick, qui affichaient les salaires d’entrée les plus bas en 2014 (22 400 $ et 23 700 $), ont connu une croissance importante de 96,4 % et 70,5 % respectivement, se classant désormais parmi les plus élevés au pays.

Le Manitoba n’a, en revanche, pas connu une progression aussi nette. Le salaire d’entrée médian des immigrants dans la province était de 28 300 $ en 2014. Il s’est rendu à 33 700 $ en 2023, soit une hausse d’environ 19 %.