L’accueil Kateri a fait face à une hausse marquée de la demande. Selon son responsable Aurèle Boisvert, le nombre de ménages qui fréquentent régulièrement le service a augmenté d’environ 10 % au cours des derniers mois, une tendance directement liée à l’augmentation du coût de la vie et à l’insécurité alimentaire grandissante dans la région.
« Les prix ont tellement augmenté que les gens ont de la difficulté à joindre les deux bouts », explique-t-il. Actuellement, 110 ménages reçoivent de l’aide de façon régulière, un chiffre appelé à croître encore en janvier et février, notamment en raison de la fin des emplois saisonniers. À cela s’ajoute la période des Fêtes, qui entraîne chaque année une hausse d’environ 50 % des demandes pour les paniers de Noël.
Cette année, la banque alimentaire a donc distribué au moins 150 paniers de Noël, tant auprès de familles déjà inscrites qu’à des personnes qui ne fréquentent pas habituellement le service. Ces paniers contiennent des denrées de base, mais aussi des produits adaptés aux besoins des enfants, comme des couches ou des aliments destinés aux tout-petits. « On essaie d’assurer une bonne qualité de nourriture, surtout pour les jeunes enfants, mais ça augmente aussi nos dépenses », souligne-t-il.
Grâce à des dons ciblés et à une gestion serrée, l’organisme parvient toutefois à maximiser chaque dollar. Un don récent a permis l’achat de 150 jambons, pour une valeur de près de 4 500 $, qui ont été ajoutés aux paniers, en plus de portions de poulet, jugées plus pratiques qu’une dinde entière.
Une communauté solidaire
La solidarité de la communauté demeure un pilier essentiel. Des tournois-bénéfice, des dons de nourriture, des contributions financières et même des cadeaux pour les enfants permettent de soutenir l’initiative. La municipalité de Sainte-Anne couvre quant à elle l’ensemble des frais d’opération, ce qui garantit que 100 % des dons servent directement à l’achat de nourriture. La banque alimentaire fonctionne entièrement grâce à une équipe d’environ 35 bénévoles.
Malgré cette générosité, la pression financière est réelle. Le budget annuel consacré à l’achat de nourriture est passé de 100 000 $ l’an dernier à 120 000 $ cette année, principalement en raison de la hausse du prix de la viande. « C’est une nouvelle réalité inquiétante, confie Aurèle Boisvert. Normaliser l’existence des banques alimentaires dans un pays comme le Canada, ça devrait nous faire réfléchir. »
Pour lui, l’enjeu dépasse l’urgence alimentaire : « Il faut que les enfants se souviennent que, dans les moments difficiles, leur communauté était là pour les soutenir. »



