C’est une histoire qui aurait pu prendre une tournure dramatique.
« Nous étions au parc Nopiming. C’est un parc qui est à environ deux heures et demie de route au nord-est de la ville. Alors c’est pas mal isolé. Il n’y a aucune réception cellulaire là-bas. »
Une fois dans le parc, Pascal Breton, son ami Eric Gauthier et leur enfant respectif, Rémi Gautron-Breton et Caleb Henley prennent alors le bateau pendant 45 minutes pour se rendre sur une petite île, proche de la rive, située sur le lac Garner. « Nous sommes arrivés le lundi 12 mai, au matin. »
On installe alors le camp pour un séjour qui devait se prolonger toute la longue fin de semaine du 19 mai, « si le temps le permettait ».
Sur place, tout se passait très bien et le petit groupe de quatre s’adonne à la pêche.
Le lendemain, mardi 13, aux alentours de 10 h du matin, « on a vu que le ciel commençait à changer ».
Pascal Breton souligne qu’à ce moment-là, il réalise qu’il s’agissait de fumée, mais ne s’alarme pas davantage.
« On sait qu’il y a souvent des feux dans cette région, mais on n’était pas certain de ce que c’était. On ne sentait pas la fumée vraiment », se souvient-il.
La session de pêche se poursuit donc.
« À mesure que la journée avançait, l’on pouvait voir de plus en plus de fumée, le ciel était un peu plus brouillé. »
Finalement vers 18 h, alors que l’on prépare le souper et que les enfants jouent, un hélicoptère vole en cercle autour du camp avant de se poser sur la plage aux abords du campement.
Un agent de conservation en sort pour indiquer au groupe qu’ils disposent de deux minutes pour préparer un petit sac chacun et emporter le minimum.
« Il nous a dit que les feux étaient très proches », quelques minutes plus tard, à bord de l’hélicoptère, Pascal Breton réalise l’ampleur des incendies alentour.
« On a dû tout laisser derrière, les bateaux, les tentes, les glacières. Tout a été laissé. Mon ami et moi on a dû laisser nos camions à Beresford Lake.
C’est un ami du groupe, qui a un chalet à Beresford Lake, qui a demandé l’évacuation. « Il était censé nous rejoindre le mercredi avec son fils. Il savait donc où on était. Lorsqu’il a reçu une alerte d’évacuation en raison des feux dans la région, ils ont contacté la conservation pour les prévenir que l’on était sur Garner Lake. » De son côté, la femme de Pascal Breton aussi avait contacté les autorités.

Tout est bien qui finit bien
Au départ la situation près de Garner Lake ne préoccupait pas vraiment les autorités. Toutefois, en raison du vent et des déplacements imprévisibles des incendies, la décision a finalement été prise d’évacuer les campeurs.
Si la situation avait dégénéré pour les campeurs, ces derniers auraient été dans l’incapacité d’appeler à l’aide. C’est pourquoi Pascal Breton rappelle qu’il est important, lorsque l’on part camper dans des endroits reculés, de laisser savoir à nos proches précisément où l’on se rend.
Même si dans le cas présent, « nous étions relativement bien localisés par rapport au feu, mais les feux peuvent bouger rapidement alors on aurait pu se retrouver en danger ».
Finalement, tout est bien qui finit bien, et Pascal et son fils n’ont finalement pas vraiment eu le temps d’avoir peur.
Rémi, 6 ans, est même ravi d’avoir pu faire un tour en hélicoptère. « Il est triste parce que notre voyage a été interrompu, il s’amusait tellement! Alors on peut dire qu’il n’a pas eu peur. »
Même si la vue depuis l’hélicoptère aurait pu en intimider plus d’un.
« Nous avons volé jusqu’au Lac du Bonnet et pendant 45 minutes, nous avons vu un mur de flamme, c’est dur à croire. »
L’évolution des feux peut être suivie en direct sur la page Internet du Système canadien d’information sur les feux de végétation à l’adresse suivante.
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