Par Lucille DOURLENS – Collaboration spéciale.
Un projet qui donne lieu à un voyage dans l’espace à la rencontre… d’extraterrestres!
En lien avec le curriculum des sciences et des arts plastiques, les professeures ont monté un projet pour le moins atypique : Invente un alien! C’est certain, leurs classes de 5e et 6e années font de l’apprentissage du français une expérience qui sort de l’ordinaire.
Ce projet s’axe sur l’étude des sciences de l’espace, de la biodiversité et aussi du corps humain. L’objectif pour eux est de créer leur propre extraterrestre.
Une expérience qui sort de l’ordinaire
« Les leçons sur le corps humain permettent aux élèves d’utiliser leurs compétences pour ensuite créer leur alien. Cette année, on étudie aussi les lunes de Jupiter. Ils doivent réfléchir à un fonctionnement du corps humain capable de vivre sur une de ces planètes », explique Kayla Bishop-Malapad, enseignante dans l’école d’immersion depuis deux ans.
Le projet étant en cours au moment de l’entrevue, les élèves réalisent plusieurs productions prenant la forme de dessins scientifiques, de planches ou encore de diapositives pour expliquer leur présentation.
Le 26 mars, les classes ont eu l’occasion d’exposer leurs créations finales dans le gymnase de l’école où les élèves, les professeurs et les parents pourront les admirer. Un petit concours est même envisagé puisque que des juges se chargeront de les départager.
Un projet repris par d’autres enseignants
Cet atelier, initialement lancé par une ancienne professeure de l’école, Tina Hellmuth, a été repris par nos deux enseignantes et leurs collègues, Rémi Jobin et Branden Coursol.
Ashley Edgar estime qu’il s’agit « du projet le plus spécial » qu’elle ait pu faire avec ses élèves. « Voir tout le travail qu’ils font et tout ce qu’ils apprennent en français en discutant ensemble et en écrivant, c’est incroyable. Je suis vraiment fière de voir tous les projets exposés au gymnase. »
Pour rendre les élèves autonomes dans les étapes de l’atelier, l’équipe pédagogique a regroupé tout un tas de ressources pour les guider pas à pas. Ils ont notamment eu à disposition un guide en français présentant la liste des tâches à réaliser. Le professeur Brendon Coursol, leur a également donné de nombreux moyens de s’informer avec du matériel vidéos, des livres ou encore des sites web.
« Par exemple, aujourd’hui nous avons étudié le système nerveux des humains. Nous avons regardé des vidéos, des illustrations et aussi des diagrammes scientifiques avec les mots de vocabulaire. Après la leçon, nous avons fait une activité pour montrer aux élèves comment le système nerveux transmet les messages dans nos corps. »
Après chaque leçon, les enfants ont donc du temps pour appliquer ce qu’ils ont appris de façon plus active. Ici, chacun d’entre eux a poursuivi la création de son extraterrestre en mettant au point le système nerveux de ce dernier, tout en expliquant son fonctionnement dans trois à quatre paragraphes descriptifs.
Développer sa créativité en français
D’après les deux enseignantes d’immersion, proposer des activités ludiques est indispensable pour maintenir l’envie des élèves à s’investir en classe. « Cela peut être difficile de les encourager à parler entre eux en français, souligne Ashley Edgar. Je trouve qu’un projet comme celui-là donne l’opportunité aux élèves d’être créatifs, de collaborer et de développer leur esprit critique. Ils parlent et apprennent le français dans différentes situations. C’est une chance! »
Depuis le début du projet en janvier, Kayla Bishop-Malapad remarque avec satisfaction que leurs élèves sont avant tout motivés à engager la conversation pour parler de leurs créations. « Il ne s’agit pas uniquement d’une leçon à mémoriser. »
Toutes les deux ont appris le français en école d’immersion. Aujourd’hui, elles font bien plus de superviser une activité créative puisqu’elles transmettent leur passion pour les langues. La plus belle des récompenses pour elles est de voir la confiance que prennent les élèves dans leur pratique du français, et surtout, de constater qu’elle se développe en dehors d’une salle de classe.
« Quand je les entends faire des blagues en français, je leur dis : “Vous êtes francophones!“ Cela me rend très heureuse de voir qu’ils sont capables de s’exprimer ainsi », conclut Kayla Bishop-Malapad.