Située à environ 1 heure en voiture à l’ouest de Winnipeg, cette exploitation fruitière de 20 acres fait pousser une variété de baies et de fruits que les Manitobains peuvent se procurer dès le début du printemps.

Déjà en activité il y a 16 ans, la ferme faisait alors pousser des baies de Saskatoon et des framboises.

Depuis lors, le couple a rapidement souhaité diversifier leurs productions.

« Nous avons estimé que ce serait une meilleure option et un bon aménagement pour nos fermes. Pour cette raison, nous cultivons désormais des baies de chèvrefeuille et des arbres fruitiers comme les cerisiers, ainsi que des pommiers. »

Un choix réfléchi, appuyé par une solide expérience, car avant de se lancer dans l’aventure, le couple avait travaillé pendant dix ans dans une pépinière, acquérant ainsi une expertise précieuse sur les variétés fruitières adaptées au climat manitobain.

Où trouver leurs produits?

Riverbend Orchards commercialise ses produits au Manitoba, majoritairement à Winnipeg. Il est notamment possible d’en trouver aux Jardins de Saint-Léon, situé dans le quartier de Saint-Boniface.

« Il s’agit de l’un de nos meilleurs clients », commente Philip Ronald qui collabore avec ce revendeur depuis les balbutiements du projet.

En plus du commerce de gros avec les Jardins de Saint-Léon, la ferme propose aussi de la vente au détail directement sur place au mois de juillet.

« Les gens peuvent soit acheter des fruits déjà cueillis ou venir les cueillir eux-mêmes. »

Mais attention : juillet est le seul moment de l’année pendant lequel la ferme ouvre ses portes au public.

« La majorité de nos fruits mûrissent durant ce mois. Ce ne serait pas logique d’ouvrir à d’autres périodes, car nous n’aurions ni assez de clients, ni assez de fruits à offrir », précise le producteur. 

Pour certains fruits comme les pommes, récoltées plus tard, la ferme propose plutôt un système de rendez-vous par boutique en ligne.

Des fruits à cueillir… ou à transformer

Chaque été, Riverbend Orchards emploie entre 15 et 20 personnes pour répondre à la demande. La majorité de ceux-ci cueille les fruits à la main, tandis que d’autres s’occupent de la boutique ou du tri des récoltes.

« La plupart de nos cueilleurs reviennent chaque année. Ce sont souvent des personnes plus âgées, qui apprécient le calme de cette activité, » explique Philip Ronald.

Une partie des récoltes est aussi faite mécaniquement, notamment pour les baies de Saskatoon. Ces dernières sont ensuite triées à la main, puis congelées, si nécessaire.

Si les fruits frais sont très prisés, Riverbend Orchards vend aussi une portion importante de ses récoltes à des transformateurs.

« Environ 40 % de nos fruits sont utilisés pour faire des confitures, des boissons, des tartes ou encore de l’hydromel. »

Plusieurs entreprises locales font appel à la ferme, comme TransCanada Brewing, Baltic Brothers ou encore Pine Ridge Hollow.

Des partenariats qui permettent à l’entreprise d’écouler des quantités importantes rapidement, tout en valorisant les produits locaux.

Car pour Philip Ronald, le soutien aux producteurs manitobains est essentiel.

« Il y a environ 60 fermes fruitières au Manitoba. Lorsqu’on achète local, cet argent reste ici, dans la province. C’est aussi une question d’autonomie alimentaire. »

Il encourage d’ailleurs les consommateurs à vérifier que les fruits qu’ils achètent sont bien cultivés ici, et non simplement emballés localement.

Cultiver local, malgré les défis

La tâche n’est pourtant pas sans embûches. Entre les gels printaniers, les maladies que peuvent engendrer des pluies abondantes ou encore l’arrivée de la drosophile à ailes tachetées, une mouche envahissante, la production fruitière manitobaine demande aux producteurs de s’adapter constamment. 

Par exemple, certains fruits comme les cerises n’ont pas pu être récoltés pendant deux des cinq dernières années, à cause des intempéries.

En parallèle, Philip Ronald et son épouse produisent également des plants de petits fruits, destinés à d’autres vergers. Un volet de l’entreprise qui a été touché par les droits de douane américains récemment imposés.

« On vendait environ 25 % de nos plants aux États-Unis. Face à la situation actuelle, on doit se recentrer sur le marché canadien et chercher de nouveaux clients. »

Cette réorientation pourrait nécessiter des ajustements, mais le producteur reste confiant : « On va trouver un moyen de s’adapter. »

En dépit des obstacles, le couple reste passionné par le métier. « Ce que j’aime le plus, c’est être dehors. Travailler avec les plantes, les animaux, la terre plutôt que d’être assis derrière un bureau », raconte Philip Ronald.

Un quotidien à ciel ouvert, au rythme des saisons et des récoltes, qu’ils partagent chaque été avec les Manitobains.