Par Lucille DOURLENS – collaboration spéciale

Fondée par les frères Justin et Jeremy Sabourin, la firme propose un service alliant technologie moderne et efficacité pour une expérience qui sort de l’ordinaire.

Devant le bâtiment de Wash Method, quelques voitures patientent en file indienne, prêtes à profiter d’un bon coup d’éclat. L’ambiance est dynamique, l’activité tourne à plein régime. Ce jour-là, c’est Justin Sabourin qui accueille chaleureusement les visiteurs — son frère et partenaire d’affaires, Jeremy, étant exceptionnellement absent.

Justin revient sur les débuts de l’aventure entrepreneuriale. À l’origine, les deux frères envisageaient de lancer une entreprise spécialisée dans le nettoyage de camions. Justin Sabourin travaillait dans une compagnie de camionnage, alors c’était une idée qui lui paraissait naturelle. Mais entre les défis financiers et les contraintes logistiques, le projet ne s’est pas concrétisé.

C’est en observant leur propre quartier, Saint-Vital, que les frères Sabourin ont changé d’angle.

« À Saint-Vital, il n’y avait pas d’entreprise de nettoyage extérieur et intérieur de voitures. C’était un vrai besoin. Nous sommes les seuls à faire cela dans ce quartier », raconte Justin Sabourin. Le besoin était là, juste sous leurs yeux.

C’est ainsi qu’est née Wash Method : une réponse locale, pensée par des francophones du coin, pour les gens du coin. Une belle preuve que les bonnes idées émergent souvent à partir des réalités les plus simples… et des besoins du quotidien.

Lorsque deux maisons se sont retrouvées en vente, les deux frères ont alors saisi cette belle opportunité pour acheter les deux terrains et se lancer dans une nouvelle aventure.

Encore au stade de jeune entreprise, cette dernière a su conquérir le cœur des habitants du quartier, selon Justin Sabourin, qui indique que la majorité de leur clientèle habite Saint-Vital bien que certains automobilistes viennent volontairement de plus loin.

« Il y a parfois la queue jusque sur la route. »

Du reste, il précise que la fréquentation ne cesse d’augmenter depuis l’ouverture de la société.

« Je suis vraiment fier de voir à quel point nous sommes occupés. »

Un show « comme à Vegas »

Comme dans les lave-auto classiques, le conducteur et les éventuels passagers peuvent rester dans l’habitacle le temps du nettoyage. Une fois à l’intérieur des locaux, un prélavage manuel est effectué par les employés de l’entreprise puis la voiture est positionnée sur un système semblable à un tapis roulant. Une fois rendu à cette étape, il ne reste plus qu’à laisser les machines s’occuper de la suite.

« C’est un peu un show, il y a des lumières en plus des jets d’eau. On a beaucoup de compliments. Nos clients nous disent parfois «  c’est comme Vegas!  », s’amuse Justin Sabourin.

Un spectacle qui plaît d’ailleurs beaucoup aux enfants. Et pour cause, l’éclairage tamisé aux tons bleu et violet rend l’expérience unique en son genre, ce qui permet d’apprécier ce moment que beaucoup peuvent voir comme une corvée.

Et l’innovation ne s’arrête pas là.

«  Nous avons aussi l’option du touchless wash (1) où les brosses ne touchent pas l’auto. »

L’objectif étant ici de proposer une alternative ingénieuse à tous ceux qui craignent de voir leur carrosserie rayée à cause des brosses.

Cependant, Justin Sabourin s’empresse d’ajouter : « J’essaie toujours de leur dire que c’est complètement safe » bien que certains restent sceptiques sur le sujet.

Précisons que cette option n’entraîne pas de coût supplémentaire à la prestation. Pour ce qui est des tarifs, le lavage de l’extérieur de la voiture varie entre 16 et 22 dollars en fonction du service demandé tandis que le nettoyage intérieur/extérieur du véhicule coûte 35 $.

Un système d’abonnement illimité est par ailleurs proposé pour chacune des formules.

Des prix qui s’alignent avec leur principal concurrent, The Chamois Car Wash.

Une philosophie de travail

Une option permise grâce à un équipement technologique tout droit venu d’Allemagne. Un choix que Justin Sabourin justifie aisément.

« Aux États-Unis, les machines sont faites pour aller le plus vite possible afin de servir un maximum de clients et de faire le plus d’argent. En Europe c’est différent. On ralentit la cadence pour s’assurer que le travail est fait comme il faut. »

Une philosophie de travail que défendent donc les deux frères Sabourin depuis presque trois ans maintenant. Notons que près de 2 millions $ ont été investis dans l’intégralité de l’équipement de l’entreprise.

Pour autant, la qualité ne se fait pas au détriment de la quantité puisque Wash Method peut accueillir jusqu’à 1 000 voitures au quotidien. Grâce à la présence d’une cinquantaine d’employés et aux machines utilisées, la prestation reste rapide comparée à un centre de lavage classique. Pour être efficace, les employés se voient attribuer une tâche spécifique comme le nettoyage de l’arrière, des roues ou de l’avant, par exemple.

« En semaine, le client reste sur place entre 20 et 25 minutes et la fin de semaine, cela peut aller jusqu’à 45 minutes en fonction de l’affluence. »

Le lavage extérieur dure environ cinq minutes, tandis qu’il faut compter en moyenne une dizaine de minutes pour le nettoyage de l’intérieur de l’habitacle. Le client peut patienter dans la salle d’attente prévue à cet effet pendant que les employés s’activent à aspirer les sièges et à décrasser les tapis à coup de jets.

La consommation d’eau s’élève par ailleurs à 50 gallons par voiture, soit environ 180 litres. Dans un souci de respect de l’environnement, des réservoirs souterrains ainsi qu’un système de filtration et de traitement permettent de recycler entre 70 % et 80 % de l’eau utilisée.

Accueillant actuellement le double de clients qu’ils pensaient être capables de servir, les frères Sabourin ont d’autres ambitions pour le futur.

« Nous aimerions peut-être trouver un autre terrain où la concurrence n’est pas présente », conclut l’entrepreneur.

(1) « Lavage sans contact » en français.