Précisément, ce sont les produits américains spécifiquement couverts par l’ACEUM (1).
Le Canada prend des mesures équivalentes à celles annoncées plus tôt ce mois-ci par les États-Unis indiquant que les exportations canadiennes aux États-Unis, qui sont conformes à l’ACEUM ,ne feraient pas l’objet de droits de douane des États-Unis.
« Il est donc important que nous nous efforcions de résoudre les problèmes commerciaux en suspens avec les États-Unis. Il est vital que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver cet avantage unique pour les travailleurs et les entreprises du Canada », a notamment déclaré Mark Carney, premier ministre du Canada.
Cette décision prendra effet le 1er septembre 2025.
Mark Carney a par ailleurs fait savoir que l’ACEUM sera bientôt révisé. « Le gouvernement canadien commencera à se préparer au processus de révision de l’ACEUM qui doit avoir lieu l’année prochaine en lançant de nouvelles consultations à partir du mois prochain pour évaluer les priorités canadiennes dans le nouvel environnement commercial mondial », a-t-il dit.
Selon le premier ministre, le « Canada a en ce moment le meilleur accord commercial avec les États-Unis », « le plus bas parmi tous les partenaires commerciaux des États-Unis », a-t-il ajouté. Avant de préciser : « plus de 85 % des échanges entre le Canada et les États-Unis sont désormais exempts de droits de douane. »
« Le meilleur accord commercial avec les États-Unis »
Toujours selon les chiffres présentés par Mark Carney, le taux actuel des droits de douane américains sur les produits canadiens est de 5,6 %, contre 16 % pour la moyenne mondiale.
Si ce taux est différent de celui qu’avait le Canada avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, « il est toujours meilleur que celui de n’importe quel autre pays », a voulu rassurer Mark Carney.
À noter, en attendant d’autres accords, le Canada maintient ses droits de douane sur l’acier, l’aluminium et les automobiles.
À la suite de cette annonce, de premières réactions sont arrivées.
Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur et récemment vainqueur de l’élection partielle de Battle River—Crowfoot, a commenté l’action fédérale.
Des promesses brisées pour Pierre Poilievre
« Je m’attendais aujourd’hui à entendre des victoires pour le Canada : l’élimination des tarifs américains sur nos producteurs de l’acier, de l’aluminium, de l’automobile, du bois d’œuvre. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. M. Carney continue de faire des concessions sans aucun gain.
« M. Carney avait promis une entente avec le président Trump en juillet. Et l’on est presque en septembre, il n’y a pas de deal. Il brise les promesses », a dénoncé Pierre Poilievre.
De son côté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) salue cette décision. « Il s’agit d’une mesure favorable qui allégera la pression exercée sur les PME canadiennes alors que les négociations commerciales se poursuivent », estime Michelle Auger, Analyste principale des politiques pour la FCEI.
Michelle Auger rappelle par ailleurs que « près de 6 PME sur 10 disent être affectées par les contre-tarifs canadiens, en particulier ceux sur l’acier et l’aluminium. Comme ces tarifs restent en vigueur, les défis demeurent pour les PME touchées dans ce secteur. »
Malgré cet apaisement, la FCEI appelle le Fédéral à soutenir les entreprises canadiennes.
« Nous demandons à Ottawa de remettre immédiatement les revenus perçus avec les contre-tarifs aux PME directement ou indirectement touchées par la guerre commerciale et de traiter rapidement leurs demandes de remise qui sont bloquées dans le processus », a exprimé Michelle Auger.
Pour Catherine Fortin LeFaivre, première vice-présidente, Politique internationale et partenariats mondiaux pour la Chambre de commerce du Canada, « les décisions prises aujourd’hui auront des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement, les employeurs et les consommateurs, et doivent être gérées avec soin pour préserver la compétitivité à long terme. »
Catherine Fortin LeFaivre rappelle également l’importance d’atteindre « un accord durable et prévisible avec les États-Unis ». « Toutefois, nous attendrons pour évaluer un accord qu’il soit sur la table. La stabilité et la certitude sont les fondements de l’économie intégrée et de la compétitivité de l’Amérique du Nord », affirme-t-elle.
(1) L’Accord Canada–États-Unis–Mexique.