IJL – Réseau.Presse – La Liberté
Avec des informations d’Anaïs NZELOMONA et de Camille HARPER.
Les participants ont exprimé avec conviction leurs préoccupations par rapport à la présence du français dans la province. Beaucoup d’entre eux ont évoqué des points de leur vie quotidienne où ils ressentent l’obstacle de ne pas pouvoir recevoir des services en français, y compris dans les systèmes de santé et d’éducation.
Diane Connelly, mère et grand-mère de Sainte-Anne, a déclaré qu’elle en avait assez que l’utilisation du français soit considérée comme « une récompense » plutôt que comme une nécessité.
« Le bilinguisme est une richesse, déclarait une autre participante. C’est une richesse personnelle, d’avoir deux langues, une richesse d’un peuple, d’une communauté, d’un village. »
La plupart des personnes présentes ont exprimé le même souhait de voir plus d’affichage dans les deux langues et une plus grande présence du français dans les écoles, incluant dans les institutions postsecondaires. Ils souhaitent également pouvoir utiliser le français sur leur lieu de travail et vivre des événements et des activités culturelles et touristiques en français comme en anglais : c’est ce qu’ils attendent d’une province véritablement bilingue.
L’accent mis sur la jeunesse

Le plus jeune participant à la consultation, Danic Smith, 21 ans, déplore la perte du français chez les jeunes de son âge : « Plus je vieillis, plus que je constate qu’il y a de moins en moins de jeunes de mon âge qui s’expriment en français. »
Il ajoute : « Il faut faire croire aux jeunes que c’est important. Il faut leur faire croire que c’est qui tu es. Je pense qu’une des choses les plus importantes, c’est que les jeunes croient à un futur avec le français. »
La plupart des participants étaient d’accord. Lorsqu’on leur a demandé de se prononcer sur les éléments cruciaux du bilinguisme, beaucoup ont mentionné une stratégie d’éducation plus structurée pour inclure l’histoire et l’impact du français au Manitoba afin de favoriser la fierté et la compréhension chez les jeunes. Motiver les jeunes à adopter le français semblait être un objectif partagé par les personnes présentes.
Perspective de la SFM
Roxane Dupuis, directrice générale adjointe de la Société de la francophonie manitobaine, s’est exprimée sur l’événement. « Comme on l’a vu, il y avait une bonne participation à Saint-Anne. Pour la SFM, cela démontre l’importance de promouvoir les dates d’avance et en collaboration avec la communauté. »
Elle mentionne le manque de participation constaté lors d’une précédente séance de consultation tenue à Brandon, ainsi que le peu d’informations affichées auparavant sur le site web du projet.
« On est certainement heureux de voir qu’il y a plus de détails maintenant. On est conscients que le plus d’avance on peut recruter les gens, le mieux ça va aller. »
Elle souligne également l’importance de mettre en avant des jeunes comme Danic Smith dans ces discussions. Bien que les consultations ne soient que le début d’un long processus, elle estime qu’il est essentiel de convaincre les jeunes que l’investissement dans la francophonie est un défi qui en vaut la peine et qui portera ses fruits à l’avenir.
Prochaines étapes
Jusqu’à présent, le projet pour une province véritablement bilingue a donné lieu à deux tables rondes, deux consultations en personne, dix réunions individuelles et trois consultations ciblées. D’autres consultations en personne et virtuelles sont prévues, ainsi que des sessions ciblées avec des immigrants, des personnes âgées, des jeunes et d’autres encore, au cours des prochaines semaines.
Bien que la Province affirme qu’il est trop tôt pour analyser les commentaires recueillis jusqu’à présent ou pour déterminer les priorités et les préoccupations, elle prévoit d’analyser les réponses des citoyens et de les publier dans un rapport Ce que nous avons entendu, qui sortira au printemps 2026.
« Les participants ont tous partagé leurs rêves, leur vision d’une province bilingue, leurs préoccupations quant aux défis potentiels, et leurs suggestions des éléments clés qui assureront le succès du projet, explique Tobi Brown, spécialiste des relations avec les médias pour la Province.
Des informations supplémentaires sur les consultations à venir et sur la manière de participer sont disponibles sur le site de la province : participationmb.ca/une-province-bilingue.