BreakOut West fait son grand retour du 24 au 28 septembre à Winnipeg après dix ans. Cette célébration musicale annuelle réunit pendant plusieurs jours des professionnels de l’industrie musicale et des amoureux de la musique. Elle offre aux participants une diversité de conférences et de démonstrations musicales parmi lesquelles rayonne la scène manitobaine.
BreakOut West, c’est le festival qui fait briller la scène et l’industrie musicale de l’Ouest canadien.
Chaque année, le festival a lieu dans une ville différente. Après deux éditions en ligne, en 2020 et 2021 pour cause de pandémie, le festival est de retour en ville après 11 ans.
Les festivités auront lieu du 24 au 28 septembre, et annoncent des rencontres vivantes et immersives. C’est un retour au Manitoba qui enchante Michael Dawson, directeur du festival et de la Western Canadian Music Alliance (WCMA) :
« J’adore Winnipeg, c’est une ville formidable. Elle a vu émerger des musiciens de calibre mondial et possède des salles uniques. J’aime cette ville, je suis très heureux d’y revenir! », confie-t-il.
À l’initiative de la Western Canadian Music Alliance, les célébrations sont, entre autres, financées par les six provinces et territoires de l’Ouest canadien. Le coup d’envoi est donc lancé, quatre jours de conférences et trois jours de festivals, dans le but de réseauter, d’honorer et de découvrir les artistes de l’Ouest.
Côté organisation, les festivaliers peuvent se procurer un bracelet qui leur donnera accès à l’ensemble des concerts. Chaque artiste se produit deux fois dans des sets de trente minutes, programmés à l’heure pile ou à la demi-heure.
« L’idée, souligne le directeur, est de pouvoir sortir d’une représentation et de traverser la rue pour en assister à une autre, de découvrir un nouvel artiste ou de retrouver ses favoris. »
Au menu, un panel de conférences et une programmation musicale qui contribuent également à mettre en lumière la scène musicale francophone.
Pour Michael Dawson, la diversité des voix représentées est essentielle.
En ce sens, chaque année, explique-t-il, l’équipe veille à inclure une programmation francophone, car c’est « une priorité ».
Réseautage et rencontre
Les conférences et les ateliers débutent le 24 septembre, ils sont agencés de façon à permettre aux participants de développer leurs connaissances par le biais de panels, de séances de mentorat, mais aussi de rencontres plus informelles.
Comme l’explique Michael Dawson, les conférences sont « ouvertes à tous et pensées pour plaire à chacun : il suffit de s’inscrire en ligne », même si elles sont premièrement destinées aux membres de l’industrie.
En ce sens, les thématiques abordées sont larges, des procédures à suivre pour faire des demandes de subventions, aux stratégies de commercialisation, en passant par la préparation de tournées.
D’autres séances, plus participatives, explorent des pratiques telles qu’un club de course, de l’art thérapie, des bains sonores, ou encore un atelier sur l’usage de l’Intelligence Artificielle (IA) dans le processus de création artistique.
Parmi les invités, on retrouve Alex Sannie, coordonnateur du développement chez Manitoba Music, Katie Hohne, coordonnatrice au Folk Festival de Winnipeg, ou encore Léonore Maier, directrice générale et artistique du Broadway Theatre.
La Société Chant’Ouest sera également présente pour représenter la francophonie musicale.
Le 26 septembre, une rencontre francophone réunira artistes, délégués et membres de l’industrie à 12 h 30 pour un moment d’échanges informels.
Ici, souligne Michael Dawson, l’idée est avant tout de favoriser l’intégration de la communauté francophone.
Conscient qu’il y a un grand nombre d’artistes et de professionnels francophones, il affirme que c’est une question « d’intégration pour la communauté francophone du Canada, et pour les personnes dont l’anglais n’est pas la langue première. Il s’agit là de rapprocher les personnes ».
Le même jour, aura lieu une autre rencontre pour les femmes autochtones et bispirituelles.
Plusieurs autres moments de convivialité sont prévus, dont une réception au soir, à la galerie d’art de Winnipeg (le WAG), avec les performances du rappeur winnipégois, Dill the Giant, d’aRENYE, et Melodna, pour vibrer sur des sonorités afrobeats avant de continuer la fête au bar The Handsome Daughter.
Une vitrine musicale
Le volet musique débute le 25 septembre et investit plusieurs lieux de Winnipeg. Ce qui distingue BreakOut West, explique Michael Dawson, c’est son ancrage au territoire, « ce qui est formidable, c’est que le festival change de ville chaque année ».
Une mobilité qui donne un caractère unique à chaque édition, car « pour certains artistes, c’est un retour à la maison, tandis que pour d’autres, c’est l’occasion de découvrir une nouvelle scène. »
Dans les lieux notables, Side Stage, Blue Note Park, le Darling Bar ou encore La Fourche, s’apprêtent à accueillir les festivaliers, qui sont invités par le directeur à venir « découvrir leur groupe préféré ».
Plusieurs Manitobains figurent dans la liste des artistes annoncés; CEC, Dill the Giant, Fontine, Jade Turner, Lhasa Petik, Noah Derksen, Slow Leaves, The Haileys, Tommyphyll, et même Virgo Rising.
On retrouve aussi Boniface, Michele ii, et l’artiste francophone Alpha Toshineza.
Une cérémonie
Outre le festival, les Western Canadian Music Awards (WCMA) sont un autre moment fort du festival et auront lieu le 25 septembre. Cette cérémonie de prix est divisée en deux catégories, d’une part les prix de l’industrie musicale et et de l’autre ceux récompensant les artistes.
Dans la première catégorie, 9 nominations sur 30 sont manitobaines. À l’honneur, plusieurs associations et structures locales comme Soul Supreme, le festival sākihiwē, Paquin Artist Agency ou encore le West End Cultural Centre.
Dans la seconde catégorie, celle des récompenses musicales, on retrouve 22 nominations manitobaines.
Parmi les nominés figurent ; Big Dave McLean (artiste blues de l’année), DXXN et Tommyphyll (artiste afrobeats de l’année), Boy Golden, Burnstick et Field Guide (artiste BreakOut de l’année), l’Orchestre de chambre du Manitoba (artiste classique de l’année), Glenn Buhr (composition classique de l’année), Jade Turner (artiste country de l’année), ainsi que Kelly Bado et Andrina Turenne dans la catégorie artiste francophone de l’année.
Une invitation
BreakOut West s’impose comme une plateforme incontournable, un point de rencontre à ne pas manquer, tant pour les artistes et leur vitrine musicale, que pour les participants.
Le festival offre une visibilité précieuse, l’an dernier, c’est Kelly Bado qui a remporté le prix Francophone Artist of the year.
Ce type de reconnaissance représente une étape majeure pour les artistes, car même sans se voir nommer, « le simple fait de soumettre sa candidature permet d’être écouté par des personnes de l’industrie ».
Pour les nominés, c’est une visibilité qui permet parfois de se retrouver ensuite dans la programmation d’autres festivals.
Michael Dawson se souvient de ses premières participations au festival, d’abord comme artiste, puis comme membre du comité d’organisation et depuis trois ans maintenant, comme directeur.
Pour lui, ce festival, c’est tout d’abord « une célébration de la musique et un moyen de garder l’œil sur la richesse incroyable des artistes de l’Ouest canadien ».