La Brandon School Division (BSD) a accueilli près de 70 élèves. En réponse, la Province a décidé d’appuyer la BSD à hauteur des montants engagés.

En mai dernier, les feux de forêt qui ont touché le nord du Manitoba ont entraîné l’évacuation de près de 17 000 personnes.

Dès le mois de juin, la BSD s’est mobilisée afin de permettre aux familles déplacées de scolariser leurs enfants à la rentrée de septembre.

« Nous avons commencé à anticiper dès le mois de juin, quand nous avons compris l’ampleur que pourraient prendre les incendies, au cas où des élèves devraient être avec nous à l’automne », explique Mathew Gustafson, surintendant de la BSD.

Au total, ce sont jusqu’à 69 jeunes, principalement originaires des régions de Lynn Lake et de South Indian Lake, qui ont été accueillis par la division scolaire de Brandon.

Des chiffres qui fluctuent, car depuis le 3 septembre, certains élèves ne restent que quelques jours, quand d’autres sont restés plusieurs semaines. Le surintendant évoque une journée où ils ont dû « accueillir 30 élèves ».

Toutefois, la plupart d’entre eux regagneront leurs écoles d’origines à la fin du mois de septembre.

Limiter l’impact

Face à cette situation exceptionnelle, la BSD a fait preuve de solidarité, mais aussi de préparation. Ainsi, dès juin, la division a commencé à acheter des chaises de plusieurs tailles, du matériel scolaire.

En collaboration avec la Frontier School Division et le personnel éducatif de Lynn Lake, l’objectif était de recréer l’environnement scolaire des élèves pour réduire l’impact du choc lié à ces déplacements.

 « Nous avons essayé d’imaginer différentes configurations de classes qui puissent rappeler aux élèves leurs écoles d’origine, pour rendre la transition plus douce », poursuit Gustafson.

La BSD a ajouté deux bus scolaires, des chauffeurs, et établi des trajets entre les hôtels des familles et les établissements scolaires, ainsi que huit enseignants. Ces dépenses ont d’abord été couvertes par les budgets internes de la BSD.

Fin septembre, le gouvernement provincial a annoncé prendre en charge les coûts liés à l’accueil des élèves évacués.

Pour la BSD, cela représente notamment les salaires du personnel ou les frais de transport, car, la division scolaire garde à sa charge l’achat de fournitures scolaires ou de mobilier comme les chaises, qui pourront être réutilisés par les élèves de la BSD. 

Mathew Gustafson salue la décision de la province, pour lui, c’est « une reconnaissance de l’effort fourni ».

Cependant, il assure que « les plus grandes difficultés ont été pour les familles, qui non seulement ont été déplacées de leur communauté, mais ont parfois été relogées dans différents hôtels sans notification préalable ».

Apprentissage et prévention

Ayant à cœur d’accompagner au mieux ces familles, la BSD avait mis en place plusieurs mesures concrètes comme permettre aux familles de réaliser l’inscription de leurs enfants directement là où ils logeaient, des bus scolaires depuis les lieux d’hébergement, du personnel éducatif sur place dans les hôtels et des liens constants avec les divisions et écoles des jeunes.

Avec un peu de recul, le surintendant voit dans cette période difficile, un moyen d’apprendre pour prévenir d’éventuelles situations futures.

« Nous avons compris qu’il fallait rester flexibles et s’adapter. Nous avons essayé de créer des scénarios différents pour être prêts, qu’il s’agisse d’une inondation, d’incendies de forêt, d’une catastrophe naturelle comme une tornade, ou en cas de fermeture d’école ou même de déversements chimiques. »

Si à ce jour, la BSD n’a pas encore transmis à la Province son rapport quant aux dépenses, cette situation rappelle que les catastrophes naturelles et les déplacements forcés peuvent être une réalité.

Une situation qui illustre aussi la nécessité des liens entre divisions scolaires, collectivités et Province pour assurer la réussite et la continuité éducative des jeunes.