Les hommes viennent de mars, les femmes de Venus, le spectacle tiré d’un livre publié dans les années 1990 s’en vient à Winnipeg pour une représentation. Et malgré les années, le succès reste au rendez-vous.
Le livre de John Gray Les hommes viennent de mars, les femmes de Venus a été publié en 1992, et traduit dans plus de 40 langues. Sa première adaptation sur scène a eu lieu en 2006 par le Belge Paul Dewandre. Et depuis avril 2017, c’est Jamin Chtouki, comédien belge qui vit à Montréal, qui est à la tête de l’adaptation canadienne.
Depuis quelques mois, le comédien fait une tournée hors du Québec. Il sera notamment le 4 octobre à partir de 20 heures, au Centre culturel franco-manitobain (CCFM).
Jamin Chtouki revient sur les raisons de cette réussite, longtemps après la publication du livre. « Le sujet est intemporel », lance-t-il d’emblée.
« C’est vrai que le livre date des années 1990, que le spectacle a plus de 20 ans. C’est un spectacle qui est riche, intelligent, drôle dans lequel l’on peut se reconnaître. Et même si l’on y trouve des clichés, que la société évolue, il reste d’actualité. L’on est plus dans un contexte hommes/femmes, mais plutôt masculin/féminin, et ça marche toujours autant. »
Pour rappel, Les hommes viennent de mars, les femmes de Venus explore les différences psychologiques entre les hommes et les femmes, et donne des outils pour mieux comprendre et respecter les différences de chacun.
Quand Jamin Chtouki a repris le spectacle à partir de 2017, il a voulu lui apporter sa touche, son style.
« L’adaptation avait donc déjà était faite, et très bien faite. De mon côté, j’y ai notamment apporté une part de comédien, car Paul, qui était l’origine de spectacle, était plutôt conférencier. J’y ai donc amené plus de jeu, dans le côté masculin, féminin, dans les situations. Je l’ai aussi un peu régionalisé en fonction de là où je résidais. »
Et selon Jamin Chtouki, c’est un spectacle qui rassemble. Il a vu tous les profils possibles passés dans les salles où il a joué. Qu’on soit jeune, âgé, en couple, célibataire ou peu importe son orientation sexuelle, l’on peut s’y retrouver.
« Ce n’est pas qu’un spectacle sur les relations de couple, c’est vraiment sur la relation masculin/féminin. Donc, ça se transpose au travail, dans les amitiés ou la famille. On est différents, et parfois l’on ne se comprend pas parfaitement, c’est ce qui peut amener des troubles. »
Jamin Chtouki maîtrise parfaitement ce spectacle, il a plus de 300 représentations à son actif. S’il reconnaît ne plus avoir le trac dorénavant, il rappelle que monter sur scène n’est jamais anodin.
« C’est un spectacle dense, il dure 1h40 et je suis seul en scène. Mais le fait de ne plus réfléchir au texte permet de sublimer le jeu et la complicité avec le public. Je prends toujours autant de plaisir. Et pour le jouer autant de fois, il y a une forme de réinitialisation à chaque fois : je ne suis pas exactement le même chaque soir, ce n’est pas le même public ni le même lieu. C’est toujours un peu neuf, en fait. »
Même si le livre ou la pièce sont maintenant bien connus, Jamin Chtouki vise toujours à faire découvrir ce spectacle à plus de monde. Après une tournée d’été au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard, il s’en vient cet automne à l’Ouest : Saskatchewan, Manitoba et Ontario.
« Je ne suis jamais allé aussi loin à l’Ouest », reconnaît Jamin Chtouki.
« C’est l’un des avantages de ce métier : on voyage, on voit du pays et on découvre plusieurs cultures, c’est très enrichissant.
« Je suis impatient d’y être, je n’ai aucune peur. Je fais ce métier depuis 35 ans, j’ai joué en Belgique, France, Suisse, au Maghreb et maintenant au Canada. J’ai eu tellement d’expériences diverses, bonnes ou moins bonnes, je n’ai plus cette appréhension. Je suis positif et j’ai hâte d’emporter cette expérience à d’autres personnes. »
Après cette tournée, Jamin Chtouki pense déjà à revenir peut-être dans l’Ouest pour proposer d’autres projets.
« Je veux donner des rendez-vous de comédie à ces publics francophones de ces régions. L’on pense à faire du vaudeville, ce qu’on appelle aussi du café-théâtre en Europe. L’on a des idées sur plusieurs années, et l’on espère que le monde sera au rendez-vous. »