À l’honneur, la diversité du cinéma francophone et de la culture francophone au Manitoba,
et ailleurs.
L’un des plus anciens festivals de films francophones de l’Ouest du Canada fait son retour pour une 34e édition les fins de semaine du 10 et 17 octobre dans la salle Pauline-Boutal du CCFM.
Cinémental propose une programmation qui mêle à la fois fiction, documentaire, drame psychologique et film d’animation venus du Canada, et de la francophonie à l’international.
Avec des partenaires comme Téléfilm Canada, le Conseil des arts du Manitoba ou encore la Société de la francophonie manitobaine (SFM), le festival a à cœur, une année encore, de réunir les foules (1).
Depuis 1992, Cinémental s’efforce de refléter la diversité du cinéma francophone tout en restant proche de son audience, « la stratégie est la même, cependant on évolue avec notre public », affirme Mélanie Bédard, coordonnatrice du festival.
Elle poursuit en assurant le caractère inclusif de l’évènement, car « c’est un festival pour tous les goûts et tous les âges, une belle occasion de sortir en famille et de créer des nouvelles générations qui viennent au festival ».
Membre du comité de sélection depuis cinq ans, elle explique qu’il est important de « s’assurer de proposer des thèmes actuels, avec une programmation qui fait à la fois rire et pleurer ».
Cette année, Cinémental a lieu un peu plus tôt que les années précédentes.
À cette période « c’est toujours un moment de l’année un peu calme, avant le gros sprint des fêtes et de noël, mentionne Mélanie Bédard, c’est donc un moment où les gens peuvent respirer un peu et venir profiter du cinéma francophone avant de s’avancer vers les fêtes. »
Chaque année, le comité visionne entre soixante et quatre-vingts films pour, au final, n’en retenir qu’une vingtaine. Pour le comité de sélection, il est essentiel d’avoir une partie de la programmation qui reste canadienne et locale, et une autre partie qui s’ouvre à l’international.
« Pour notre festival, notre priorité est toujours de mettre en avant des films francophones avec des sous-titres en anglais, quand ce n’est pas possible, on s’assure de l’annoncer sur notre site. »
Une première fin de semaine prometteuse
Le festival débute le 10 octobre avec deux productions canadiennes sorties en 2025. Ainsi, l’on retrouve Amour Apocalypse d’Anne Émond, une romance improbable, et Menteuse d’Émile Gaudreault, afin de rire davantage.
Le samedi 11 octobre, le public pourra découvrir la comédie dramatique Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, de Ken Scott, projetée au dernier Festival de Cannes, avant de visionner, À bicyclette, l’un des coups de cœur de Mélanie Bédard, « un film qui l’a particulièrement touchée ».
La journée se poursuivra avec Ici et là-bas, de Ludovic Bernard, qui explore le thème du déracinement, ainsi que Bergers, qui fait le portrait de la vie rurale.
Le dimanche 12, pour finir cette première fin de semaine, trois films seront projetés, Le secret de Khéops, de Barbara Schulz, Le dernier repas de Maryse Legagneur et le film Fanny, de Yan England, autre coup de cœur de Mélanie Bédard.
« J’ai été très émue pendant les projections de Fanny et À bicyclette, et très captivée par les histoires. Ce sont deux productions que j’encourage fortement à aller voir. »
Découvertes et hommages
La deuxième fin de semaine du festival, du 17 au 19 octobre, prolongera l’expérience du septième art francophone avec neuf autres œuvres cinématographiques. L’on retrouve notamment au programme, une production franco-belge Jouer avec le feu, de Delphine et Muriel Coulin, sortie en 2025.
Le lendemain, samedi 18, Cinémental met en avant le patrimoine musical franco-manitobain avec la projection de Ce coin de pays, documentaire d’une heure produit par WebOuest et sorti en 2024. À travers des extraits de spectacles, des images d’archives et des témoignages, ce film rend hommage au duo Gerry et Ziz, formé par Gérard Jean et Gérald Paquin.
Pour la dernière journée, place à la relève avec des projections gratuites et ouvertes à tous dans le cadre de la compétition de courts-métrages. Enfin, pour clôturer le festival, une projection surprise aura lieu.
« On vous offre des nouveautés, parfois même pas encore sorties en salle », souligne Mélanie Bédard.
Au-delà des projections grand public, Cinémental accorde une place importante au programme scolaire.
En ce sens, trois projections de films sont réservées aux élèves des écoles françaises et d’immersion.
Ainsi, les élèves pourront visionner au cinéma de Grant Park, Elli et l’équipe des monstres, coproduction germano-canadienne, Bambi, l’histoire d’une vie, adaptation du livre de Felix Salten, et Mlle Bottine, adaptation du film Bach et bottine sorti en 1986.
D’après Mélanie Bédard, les choses ont un peu changé après la pandémie, néanmoins le festival voit son nombre de participants « s’accroître d’années en années ».
Si l’on en croit sa coordonnatrice, le défi est maintenant « de dépasser les chiffres » de 2024. Avec une dernière édition qui a rassemblé plus de 1300 spectateurs, Cinémental espère faire encore mieux cette année.
Pour Mélanie Bédard, il est essentiel d’encourager les manitobains à aller « au-delà de leurs habitudes de divertissement, pour profiter du cinéma francophone ».
Il s’agit d’une invitation à « aller plus loin dans la célébration de la francophonie, car on est entouré de médias ou de films anglophones, et il faut parfois faire un effort pour aller à la recherche de divertissement en français ».
Cinémental, c’est donc du divertissement et du septième art, comme le dit la coordonnatrice, c’est « un rendez-vous avec la communauté » dont il faut saisir l’opportunité.
(1) Billets et réservations sur le site de Cinémental ou appeler 233-ALLÔ (204-233-2556 ou 1-800-665-4443). Pour les acheter en personne, il est possible de se rapprocher de la SFM.