Une rencontre organisée par la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) et la société de la francophonie manitobaine (SFM) s’est tenue à Winnipeg ce mardi 7 octobre.

Il s’agissait d’un panel de discussion qui gravitait autour des consultations publiques de la province et de son engagement envers la mise en place d’un Manitoba véritablement bilingue. Un engagement réaffirmé par le premier ministre Wab Kinew un peu plus tôt.

Sur l’estrade, Sophie Bouffard, rectrice de l’Université de Saint-Boniface, animait la discussion entre quatre intervenants.

Derrek Bentley, président de la SFM, Liane Roy, présidente de la FCFA, Rénald Rémillard, directeur général de la Fédération des associations de juristes d’expression française de common law et Roger Bilodeau, originaire de Sainte-Agathe et ancien sous-ministre de la Justice du Nouveau-Brunswick. Il a aussi occupé le poste de greffier de la Cour suprême du Canada.

Après un rappel historique de l’évolution des droits linguistiques dans la province du Manitoba, soit environ 300 ans d’histoire résumés par Rénald Rémillard en une vingtaine de minutes, le panel a pu débuter.

Alors que deux des intervenants ont occupé des postes de haut fonctionnaire au Nouveau-Brunswick, seule province canadienne reconnue officiellement bilingue, les intervenants ont pu faire le parallèle entre les deux provinces.

L’on soulignait alors l’importance d’être « étapiste », mais aussi de garder en tête ce qui fait la spécificité du Manitoba par rapport à son voisin de l’est.

Pour ce qui est des déclarations de Wab Kinew et des initiatives récentes de la Province, du côté de la FCFA, l’on est très optimiste et c’est cela qui a motivé la décision d’organiser ce panel ici, à Winnipeg.

« L’on voulait démontrer notre soutien à cette initiative-là. Nos membres trouvent ça extraordinaire. Maintenant, il faut qu’il y ait un élan autour de ça », explique Liane Roy.

Le jour même, les représentants de la FCFA avaient pu rencontrer certains ministres et députés au Palais Législatif.

« Nous leur avons dit qu’ils pouvaient compter sur des gens, des francophones à l’extérieur du Manitoba. »

Alors concrètement, comment la FCFA peut-elle aider une transition du Manitoba vers un bilinguisme véritable?

« Je ne sais pas comment l’on pourrait soutenir, parce que c’est vraiment une question pour le gouvernement et ça dépendra de leur plan d’action. Mais l’on peut aider à faire croître l’intérêt à l’extérieur de la Province. On pourra toujours, en tout cas, aider nos membres. »

Pour en revenir aux consultations en cours, Derrek Bentley indique que les étapes à venir ne sont pas encore tout à fait claires. Avant l’élaboration d’un plan stratégique, la province, à la sortie de sa période de consultation, devrait remettre un document qui résumera ce que la population a partagé.

Si le président de la SFM indique que l’organisme a déjà une bonne idée de ce que la francophonie avait à dire, il estime toutefois que d’autres voix sont essentielles.

« Il faut que l’on ait aussi la contribution des gens qui ne parlent pas le français à la maison. Qui ne sont peut-être pas engagés dans la francophonie. Ceux qui ont vécu le Festival du Voyageur et qui ont réalisé que c’était cool le français. Ça pourrait refléter ce que la SFM entend historiquement au sein de la communauté et apporter d’autres idées auxquelles on n’aurait jamais pensé. »

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