Une installation troublante, mise en place à l’occasion de l’Halloween, et qui représente notamment la pendaison de politiciens locaux de la Municipalité rurale de Taché a été découverte il y a quelques jours.

La scène macabre a été retirée dimanche par le propriétaire du terrain.

Mais, l’incident continue de faire réagir. Ce lundi après-midi, le conseil de la Municipalité rurale de Taché s’est dit « profondément préoccupé » par cet évènement impliquant « un affichage inapproprié et menaçant sur une propriété privée à Sainte-Geneviève. »

Le conseil parle également d’« actions inacceptables » qui « ont suscité des inquiétudes en matière de sécurité publique pour tous les résidents qui vivent et travaillent dans nos communautés. »

S’exprimer oui, mais intimider non, a souligné la municipalité.

« La liberté d’expression est un droit fondamental, mais elle ne doit jamais servir de prétexte pour menacer, intimider ou inciter à la violence contre les élus, les intervenants d’urgence, le personnel gouvernemental ou les résidents de nos communautés. Une démocratie saine repose sur le respect mutuel et sur la garantie que tous les résidents peuvent participer au débat public dans un environnement exempt de menaces et d’intimidation. »

Le conseil de la Municipalité rurale de Taché dit ne pas pouvoir discuter des détails de cette affaire, mais assure l’implication totale de la GRC « tout au long du processus. »

« Actions inacceptables »

L’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM), dont la la Municipalité rurale de Taché est membre, avait également, dès vendredi, condamné cet acte.

Ce lundi, Justin Johnson, Chef de la direction de l’AMBM, est revenu sur cette affaire. Il rappelle le droit essentiel à la sécurité pour les dirigeants municipaux.

« Nos élus municipaux méritent mieux et méritent de pouvoir œuvrer et desservir leur population, leurs résidents sans menace et sans intimidation. »

Pour faire face, Justin Johnson dit que l’AMBM travaille avec Association des Municipalités du Manitoba (AMM) pour la mise en place de solutions contre l’intimidation notamment.

« Nous sommes en train de collaborer notamment avec nos homologues de l’AMM en vue de développer une trousse d’outils sur la désinformation, le harcèlement dans la vie publique au plan municipal. Nous espérons que cette ressource puisse être disponible prochainement pour nos membres et pour toutes les municipalités manitobaines. »

Malgré tout, Justin Johnson alerte : cette tendance à la haine en personne ou en ligne n’est pas nouvelle et elle s’empire.

« Ce n’est certainement pas une nouvelle tendance, et je dirais même qu’elle s’aggrave », observe-t-il.

« Cela ne promeut pas une capacité de terrain d’améliorer nos collectivités. C’est même, je dirais, créé un environnement là où les gens ne souhaitent pas s’impliquer, s’engager et participer dans la vie publique municipale », conclut-il.