Voici les premiers chiffres à retenir de tout premier budget du gouvernement de Mark Carney depuis qu’il est devenu premier ministre du Canada :

Pour 2025-2026, le déficit projeté est de 78,3 milliards $, soit 2,5 % du PIB. 

En 2025, le ratio de la dette nette au PIB pour tous les ordres de gouvernement est de 13,3 %, comparativement à une moyenne de 101,4 % pour les autres pays du G7.

Le gouvernement prévoit que le déficit projeté, en proportion de l’économie, diminuera pour s’établir à 1,5 % du PIB d’ici 2029-2030.

507,5 milliards $ de revenus sont projetés pour 2025-2026, les dépenses sont de 585,9 milliards $.

Les principaux transferts aux provinces, territoires et municipalités s’établissent à 110,8 milliards $, en hausse de 5,7 milliards $ par rapport à 2024-2025.

Un taux de croissance du PIB réel de 1,1 % est attendu en 2025. La croissance du PIB réel devrait s’établir à 1,2 % et 2 % en 2027.

Ces perspectives sont inférieures à celles de l’Énoncé économique de l’automne de 2024, qui prévoyait des taux de 1,9 % pour 2025 et 2,1 % pour 2026. 

« Un moment de profonds changements »

« Le budget que je présente aujourd’hui arrive à un moment de profonds changements. On assiste à un remaniement de l’ordre international fondé sur les règles, ainsi que du système commercial qui a alimenté pendant des décennies la prospérité du Canada. Ces changements menacent notre souveraineté, notre prospérité et nos valeurs », a notamment souligné le ministre des Finances François-Philippe Champagne pendant son allocution.

« Ce sont des défis générationnels, et ils exigent une réponse générationnelle », a-t-il ajouté.

La hausse du déficit a notamment été fustigée par l’Opposition. Le chef conservateur, Pierre Poilievre, dit : « Mark Carney a presque doublé le déficit de Trudeau et maintenu les taxes libérales sur les aliments, le travail, l’énergie et la construction immobilière. Les conservateurs vont continuer de se battre pour que les Canadiens puissent avoir une vie abordable. »

Par ailleurs, plusieurs investissements ont été annoncés dans ce budget. François-Philippe Champagne a parlé d’« investissements générationnels », 1 000 milliards $ devraient être mobilisés en cinq ans. À l’intérieur de ce chiffre, l’on peut noter Maisons Canada, l‘initiative de construction de logements bénéficie d’un investissement de 13 milliards $ sur cinq ans.

Infrastructures, environnement, immigration, défense

Le gouvernement lance aussi un nouveau fonds, le Fonds pour bâtir des collectivités fortes qui fournira 51,0 milliards $ sur 10 ans (nouveaux fonds et fonds existants) pour soutenir les projets d’infrastructure locale et régionale. Ce fonds servira notamment à construire les routes, les réseaux d’aqueduc et les hôpitaux nécessaires aux nouveaux quartiers. 

Le Budget de 2025 a également présenté des détails de la Stratégie de compétitivité climatique du Canada (SCC). Parmi les mesures, l’on peut signaler l’instauration et la bonification des crédits d’impôt à l’investissement pour l’économie propre. Ce budget propose de prolonger de cinq ans la disponibilité des pleins taux de ce crédit d’impôt, afin qu’ils s’appliquent aux dépenses admissibles engagées jusqu’à la fin de 2035.

Le Plan des niveaux d’immigration ont aussi été présentés. Pour 2026-2028, les cibles d’admissions de résidents permanents seront 380 000 par année pendant trois ans. C’est une diminution par rapport à la cible de 395 000 prévue en 2025. 

Les cibles pour les francophones hors Québec ont aussi été avancées : 9 % en 2026 (soit 30 267 personnes), 9,5 en 2027 (31 825) et 10,5 % en 2028 (35 175).

Des cibles « qui représenteront, en termes pratiques, un recul pour nos communautés », a notamment commenté Liane Roy, la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada.

Par ailleurs, la cible d’admissions de nouveaux résidents temporaires (travailleurs et étudiants) sera réduite à 385 000 en 2026 et à 370 000 en 2027 et en 2028, comparativement à 673 650 en 2025.

Il est aussi à noter la part importante que consacre ce budget à la Défense. Le gouvernement souligne que le budget de 2025 représente le plus important investissement dans la défense depuis des décennies.

Le montant total alloué à la Défense et la sécurité s’élève à 30 milliards $ sur cinq ans. Et les dépenses vont atteindre 81,8 milliards $ sur cinq ans pour rebâtir et réarmer les Forces armées canadiennes.

Cela devrait permettre au Canada d’atteindre la cible de 2 % des dépenses de défense par rapport au PIB de l’OTAN cette année. La cible de 5 % est visée d’ici 2035.