Cet évènement met en lumière le talent des artistes et cinéastes noirs des Prairies canadiennes.

Depuis sa création, le Black Film Collective cherche à promouvoir le cinéma tout en offrant la perspective des communautés noires mais aussi la rencontre de ses artistes.

Une mission qui trouve un écho particulier dans le parcours de jeunes créateurs tels que Loïc Matabishi et Axelle Oulé.

La Ligne

Loïc Matabishi, un ancien élève du Collège Louis-Riel, présentera le dimanche 23 novembre la bande annonce de son premier court-métrage The Line.

Il incarne une nouvelle génération de cinéastes, explorant à la fois les histoires personnelles et les questionnements de la société actuelle autour de nos pratiques.

Avec son premier court métrage The Line, il cherche à engager le spectateur dans une réflexion sur la manière dont la technologie et les réseaux sociaux régissent nos vies.

On y suit un personnage, transporté dans un univers parallèle après avoir ouvert un livre.

« L’expérience qui est montrée dans le court-métrage devrait pousser à se questionner », souligne-t-il, tout en admettant qu’il essaie lui-même de réguler son usage des réseaux sociaux pour, dit-il, « mieux créer et moins consommer ».

Son projet a été rendu possible grâce au Black Film Collective et au collectif Brick TV qu’il a fondé avec des amis, tous anciens du Collège Louis-Riel.

« C’est un collectif de quatre membres, moi j’ai de l’expérience dans la photo et la vidéo, il y a Noah qui est futur ingénieur du son, qui s’occupe de la musique et de la production, Mohamed qui fait le montage et l’étalonnage, et Ibrahim notre styliste. »

Son collectif illustre une volonté de créer des formes d’expression dans un paysage cinématographique local où ils se sentent souvent sous-représentés.

50-50

De son côté, Axelle Oulé, lauréate du Black Emerging Screen Talent, participe au Black Film Collective où elle y présentera son nouveau court-métrage Fifty-fifty.

Elle raconte avoir écrit le scénario en trois semaines et tourné lors d’une session intensive de trois heures. Le film se concentre sur les pensées de deux jeunes lors de leur premier rendez-vous.

Axelle Oulé a fait le choix de s’intéresser à ce qui arrive à la fin d’un rendez-vous amoureux et de la question de l’addition.

« Je me suis rendue compte que je n’avais vraiment aucune idée de ce que les hommes pensaient lors des rendez-vous. J’ai donc interrogé mes amis. »

Plein d’humour et de légèreté, son court-métrage aborde des questionnements  générationnels tout en explorant certaines dynamiques sociales. Elle s’intéresse particulièrement aux conversations et aux réflexions internes des personnages.

Perspectives

Pour les deux jeunes créateurs, l’expérience avec le Black Film Collective dépasse la simple projection de films.

C’est à la fois un espace d’échange, de dialogue et de réflexion sur la place des jeunes dans le cinéma, sur l’expression de leur identité et sur l’importance des histoires qu’ils racontent.

Axelle Oulé insiste sur l’importance de partager ces perspectives avec le public : « Peut-être que ça peut influencer leur perspective. Avant, je pensais vraiment que les hommes ne pensaient à rien pendant le premier rendez-vous. Là, j’ai réalisé qu’ils ressentent des émotions aussi ».

Loïc Matabishi, quant à lui, invite les jeunes francophones à s’impliquer dans des collectifs existants ou à en créer de nouveaux, affirmant que parfois « ça part d’une idée entre amis et ça aide à construire des choses ».

Bien qu’en anglais, la troisième projection annuelle du Black Film Collective à Winnipeg ne se limite pas à une simple projection de films et courts-métrages, elle est aussi un espace de rencontre et de visibilité.

À travers des œuvres comme The Line et Fifty Fifty, le public est invité à ressentir, réfléchir, rire et partager, tout en découvrant une nouvelle génération de créateurs passionnés et engagés.