Le Nine Circles Community Health Centre organise une nouvelle édition de son World Aids Day Cabaret, ce 28 novembre au Musée des Beaux-arts de Winnipeg (WAG).
Sous le thème des paillettes et des étoiles, Celestial Cabaret: Glitter Like the Night Sky affiche déjà complet, une soirée qui promet performances et célébrations.
De nombreux partenaires locaux, dont CUPE Manitoba, participent au financement et à la visibilité de l’évènement.
De plus, la scène artistique et la communauté queer manitobaine sont mobilisées pour l’évènement avec des artistes comme : Zova Da Silva, Issa Kixen, Countess Mila Von Fingerbang, Miss Rosé, Dev Oza, Connor Keeper & Friends, Jessica Marsh et VaChina Siriano, qui sont présents pour offrir un spectacle riche et varié, mêlant à la fois comédie, burlesque, drag et danse.
« La vie ne s’arrête pas après un diagnostic de VIH », rappelle Chance Dupuis, coordonnateur de l’engagement communautaire de Nine Circles.
Depuis la première édition en 2023, l’évènement n’a fait que prendre de l’ampleur. Devant l’accueil et la participation du public et des artistes, Nine Circles a imaginé des formats encore plus forts et ambitieux : un cabaret, du burlesque, ou encore de l’art en tout genre.
Comme il le rappelle, encore aujourd’hui, les personnes atteintes du VIH souffrent de stigmatisation : « La stigmatisation reste le principal obstacle, et pourtant, il n’y a aucune raison qu’elle existe encore ».
Bien qu’il soit possible de vivre avec la maladie, car « il y a eu tellement de progrès, souligne Chance Dupuis, et quand les gens ont une charge virale indétectable, ils ne transmettent pas le VIH », il semble que le cas manitobain reste néanmoins alarmant.
Comme le mentionnait Julie Lajoie en octobre dernier dans nos colonnes, professeure adjointe au département de microbiologie médicale de l’Université du Manitoba :
« Il faudra attendre les chiffres, mais l’année passée, on a estimé qu’il y avait probablement eu plus d’infections que dans les années 1980 au pic de l’épidémie de VIH. »
Briller sans peur
Le thème de cette année n’est donc pas anodin, c’est une véritable invitation à s’assumer pleinement.
« On voulait quelque chose de lumineux, indique Chance Dupuis, de scintillant. Cela parle de courage, d’audace, du refus de se cacher ».
Dans un contexte où la stigmatisation demeure, l’événement cherche à créer un espace où être visible est un acte fort, un rappel que vivre avec le VIH n’a rien de honteux.
Le cabaret est un évènement essentiel pour Nine Circles, les fonds recueillis permettront de financer des programmes qui ne bénéficient d’aucun financement stable.
Ici, il s’agit notamment des Pit Stop, avec des services d’urgences, des repas, des articles essentiels (chaussettes, nourritures, produits d’hygiène).
Un service important au regard du mandat du Nine Circles qui « voit plus de 27 000 personnes par an juste à travers le Pit Stop, et les besoins augmentent constamment », comme le précise Chance Dupuis. Ou encore des initiatives d’éducation, de sensibilisation et des ressources pour les personnes nouvellement diagnostiquées.
« Faites-vous tester, contribuez à déstigmatiser le dépistage et les interventions liées au VIH et aux infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), parlez-en avec vos amis et votre famille, et adoptez dans votre vie des méthodes de réduction des risques qui vous protègent, vous et votre communauté », assure le coordonnateur de Nine Circles.
Sensibiliser
Au Manitoba, la majorité des nouvelles infections au VIH restent liées à la transmission sexuelle, mais de plus en plus concernent des personnes qui s’injectent des drogues, et touchent maintenant davantage de jeunes femmes.
Les obstacles liés à la stigmatisation, aux traumatismes et à l’accès aux soins persistent encore, notamment dans les communautés les plus vulnérables.
Le lundi 1er décembre aura lieu la journée mondiale de lutte contre le sida.
Pour celles et ceux qui souhaitent prolonger leur engagement, il est possible de soutenir le Nine Circles et d’autres organismes locaux, mais aussi de contribuer à la sensibilisation et à l’inclusion en brisant les tabous, en discutant avec nos proches et en s’informant.
Comme l’indique Chance Dupuis, « le changement commence dans les conversations quotidiennes ».
Cela passe aussi par la prévention, comme parler de la PrEP, se faire tester régulièrement, et normaliser ces discussions autour de nous.
« Mon plus grand espoir, c’est que cet événement déclenche des conversations dans notre communauté, que ça enlève le stigmate, car c’est vraiment quelque chose qui a été si profondément ancré, et que les gens comprennent que le VIH, ce n’est plus une condamnation. On peut vivre une vie longue, heureuse et en bonne santé », conclut Chance Dupuis.




