Par Laurent GIMENEZ.

Le français, une si fabuleuse histoire de Michel Feltin-Palas, éditions Larousse, 191 p., 30 $

L’auteur décrit d’une plume agile les grandes étapes des deux mille ans d’histoire de la langue française, depuis le bas latin de l’Antiquité jusqu’à la langue internationale parlée aujourd’hui par des centaines de millions de personnes. On apprend notamment comment plusieurs langues étrangères – grec, francique, espagnol, arabe, italien – ont influencé au fil des siècles la structure, la grammaire, le lexique et même la prononciation du français. La mise en page élégante et aérée du livre ajoute encore au plaisir de la lecture.

La langue de Trump de Bérengère Viennot, éditions Les Arènes, 144 p., 30 $

L’arrivée au pouvoir de Donald Trump fut un véritable cauchemar pour beaucoup de traducteurs et d’interprètes. La pensée souvent confuse du président américain, sa façon chaotique de s’exprimer et son vocabulaire restreint déconcertent les langagiers. Comment traduire pour la centième fois les adjectifs « great » et « tremendous » qu’il emploie à tout propos? Certains interprètes en perdent la voix et s’abstiennent de traduire les phrases les plus énigmatiques. Et même si l’on parvient à comprendre Donald Trump, encore faut-il oser le traduire, comme lorsqu’il lance à propos de l’épouse sexagénaire du président français, Emmanuel Macron : « She’s in such good physical shape! ». Dans son petit livre, la traductrice de presse Bérengère Viennot analyse la prose trumpienne et raconte avec humour son choc professionnel après le départ du très éloquent Barack Obama en 2017 et son remplacement par un président à la parole beaucoup moins fluide.

La langue par la bande : 28 expressions québécoises en bandes dessinées, collectif, Les Publications du Québec, 80 p., 22 $

Cet album rassemble 28 expressions caractéristiques du français canadien, transposées en bandes dessinées par 29 artistes différents. Chaque expression est accompagnée d’un petit texte qui explique non seulement sa signification, mais aussi son origine historico-linguistique et son ancienneté. Il est surprenant d’apprendre que certaines locutions qui paraissent dater de la Nouvelle-France sont en réalité assez récentes. Exemple : « s’enfarger dans les fleurs du tapis » (première attestation en 1959) et « avoir les yeux dans la graisse de bines » (1962).

Les mots disparus de Pierre Larousse, éditions Larousse, 219 p., 30 $

Bonjour glamping, aplaventrisme, autophobie… (nouveaux mots intégrés à l’édition 2026 du Petit Larousse), adieu brouée, croque-note, caméléopard, renarder… Chassés des dictionnaires Larousse au fil du temps pour cause d’obsolescence, des centaines de mots d’autrefois sont rassemblés par ordre alphabétique dans ce recueil élégamment illustré. Avec leur étrangeté et leur charme désuet, ils évoquent une société rurale, au tournant des 19e et 20e siècles, où l’on exerçait encore le métier de décrotteur (nettoyeur et cireur de chaussures) et où des scientifiques s’occupaient de crâniologie. Voyons si vous saurez deviner le sens de quelques-uns de ces dinosaures lexicaux…

1. Une bachelette, c’était :

a) une jeune fille

b) un petit appartement

c) une diplômée de l’université

2. Renarder, ça voulait dire :

a) flâner, perdre son temps

b) chasser le renard

c) agir avec ruse

3. Une brouée, c’était :

a) le contenu d’une brouette

b) une pluie subite et de courte durée

c) de l’écume de mer

4. Un wiski, c’était :

a) un petit singe d’Indonésie

b) une boisson forte à base d’avoine

c) une voiture à cheval et à deux roues

5. Un caméléopard, c’était :

a) une girafe

b) un félin aujourd’hui disparu

c) une personne hypocrite

6. Riboter, ça voulait dire :

a) boire et manger avec excès

b) voler, dérober

c) lisser un morceau de bois

7. Un croque-note, c’était :

a) un jeu d’adresse canadien-français

b) un mauvais musicien

c) un gros soulier

Réponses : 1-a, 2-c, 3-b, 4-c, 5-a, 6-a, 7-b