L’année 2025 a de nouveau été riche sur le plan de l’actualité provinciale.
La troisième session de la 43e législature sera ajournée jusqu’au 4 mars 2026. Depuis le discours du Trône, à la mi-novembre, le gouvernement du Manitoba, mené par Wab Kinew, a notamment présenté trois projets de loi :
La Loi modifiant la Loi sur la distribution non consensuelle des images intimes aiderait à protéger les enfants en tenant responsables les personnes qui distribuent des images non consensuelles et en donnant aux tribunaux le pouvoir d’obliger les intermédiaires de l’Internet à retirer de telles images.
La Loi modifiant la Loi sur la Société d’assurance publique du Manitoba permettrait d’éviter une hausse des coûts en maintenant le modèle actuel d’immatriculation des véhicules de la Société d’assurance publique du Manitoba.
Et, la Loi sur la reconnaissance des langues des signes ferait en sorte que les langues des signes, dont la langue des signes américaine, la langue des signes québécoise, les langues des signes autochtones et les langues des signes tactiles, soient officiellement reconnues comme étant les langues les plus utilisées par les personnes sourdes et sourdes-aveugles pour communiquer au Manitoba, ce qui contribuerait à accroître l’inclusivité dans la province.
Au printemps, le gouvernement prévoit de revenir avec des projets de loi visant notamment à protéger les divulgateurs d’actes répréhensibles, à établir une société Couronne-Autochtones du Manitoba, à créer une charte en vue d’améliorer la sécurité des patients et patientes et à mettre fin aux heures supplémentaires obligatoires pour le personnel infirmier.
Raymond Hébert, professeur émérite de sciences politiques de l’Université de Saint-Boniface, observe les avancées de ce gouvernement.
L’une des choses qu’il met d’abord de l’avant, c’est la popularité qui ne faiblit pas de Wab Kinew.
En effet, malgré une baisse de 10 points par rapport à juin, Wab Kinew, était en décembre encore le premier ministre le plus populaire du Canada.
« Sur le plan global, il faut dire que le gouvernement de Wab Kinew demeure très populaire, alors ça en dit beaucoup sur la performance de Wab Kinew sur le plan personnel. Le contraste avec l’ancienne première ministre, Mme Stefanson, est vraiment très frappant », dit-il.
« Wab Kinew est très présent sur plusieurs fronts chaque fois qu’il y a des crises, des incidents fâcheux, des désastres naturels, des feux de forêt, etc. Il est toujours là, sur la première, ligne à sympathiser avec les gens.
« Je pense qu’il est très compatissant, et c’est certainement ce qui ressort de son approche au gouvernement, et ça explique en partie, peut-être en bonne partie, sa popularité et la popularité de son gouvernement », ajoute-t-il.
Parmi les réussites de ce gouvernement, Raymond Hébert évoque d’emblée la question des fouilles de dépotoirs.
Ces fouilles, qui avaient démarré en 2024 et s’étaient poursuivies en 2025 au dépotoir Prairie Green, avaient permis d’identifier les restes humains de Morgan Harris et Marcedes Myran, victimes d’un tueur en série en 2022.
Également, le 1er décembre, Wab Kinew avait annoncé le début des recherches pour retrouver les restes d’Ashlee Shingoose dans la décharge du chemin Brady, elle aussi victime du même tueur en série.
« Wab Kinew a pris un gros risque en s’embarquant là-dedans, parce qu’il ne savait pas, premièrement, si ça donnerait des résultats, et deuxièmement, combien ça coûterait.
« Et sur les deux plans, je pense que ça s’est avéré une très bonne décision de la part du gouvernement. On a retrouvé les restes de deux personnes, et ça a coûté finalement beaucoup moins cher que toutes les estimations qui avaient été faites.
Alors finalement, je pense que ça a été une bonne décision », indique le politologue.
En revanche, il demeure d’importants défis pour ce gouvernement, fait savoir Raymond Hébert.
Bien sûr, d’abord, la santé. Presque le sujet principal de la campagne néo-démocrate en 2023.
« Il y a eu quand même des avancées, mais c’est relativement modeste. Les gens se plaignent encore des longues files d’attente aux urgences. Ça demeure des problèmes qui vont être avec nous pendant longtemps encore », imagine Raymond Hébert.
Économiquement, aussi, le Manitoba n’est pas dans une position optimale.
Adrien Sala, ministre des Finances du Manitoba, a présenté le rapport du deuxième trimestre pour l’exercice financier en cours.
Le déficit prévu pour l’exercice se terminant le 31 mars 2026 est désormais estimé à 1,661 milliard $, soit une augmentation de 867 millions $ par rapport au budget initial.
« La dette provinciale continue d’augmenter année après année, ce qui veut dire que l’intérêt sur la dette augmente aussi de façon inexorable.
« On ne voit pas vraiment d’initiative majeure pour tenter de réduire les dépenses. Au contraire », confie Raymond Hébert.



