Inondations printanières
Les manifestants sur le parvis du Palais législatif

Alors que le niveau d’eau du lac Manitoba continue d’augmenter, de nombreux sinistrés sentent monter en eux la colère.

Daniel BAHUAUD

Quelque 200 résidants et propriétaires de chalets du lac Manitoba ont manifesté, le 14 juin, sur le parvis du Palais législatif, à Winnipeg, contre la prétendue inaction du gouverne­ment provincial face au niveau d’eau élevé du lac Manitoba.
Lors du ralliement, organisé par la Manitoba Association of Cottage Owners, les participants ont hué le ministre d’Infra­structure et Transports, Steve Ashton, ainsi que le ministre d’Agriculture, Alimentation et Initiatives rurales, Stan Struthers, qui se sont adressés à la foule.
« Nous sommes en guerre contre le canal de dérivation de Portage, déclare le président de l’Association des résidants de la plage Sandpiper, à Saint-Laurent, Randy Smith. Nous n’avons pas de maison la nuit, puisque nous ne pouvons pas demeurer dans la zone sinistrée. Et nous nous épuisons le jour à nettoyer. »
Pour sa part, Steve Ashton a indiqué qu’il n’y avait aucune solution rapide aux inondations. « Nous n’avons pas oublié le lac Manitoba, a-t-il déclaré. Mais un lac ne peut être comparé à une baignoire dont on tire le bouchon. Il ne faut pas se faire d’illusions. »
À long terme, la Province prévoit améliorer le débit d’eau le long de la rivière Fairford, qui se jette dans le lac Saint Martin, de manière contrôlée par un barrage. Un canal d’environ 14 kilomètres reliant les lacs Saint Martin et Winnipeg est aussi à l’examen. Des solutions qui pourraient prendre quelques années pour se réaliser.
« Entre-temps, les résidants seront dédommagés à 90 % de la valeur de leur propriété », rappelle Stan Struthers. Les propriétaires de chalets se verront indemnisés pour une valeur allant jusqu’à 90 000 $.
« Les indemnisations sont appréciées, déclare le propriétaire d’un chalet de la plage Laurentia, à Saint-Laurent, Alain Perron. Et j’accepte que des solutions verront le jour.
« Mais cette situation n’est pas naturelle, poursuit-il. Et le niveau d’eau est toujours élevé. Il y a beaucoup de colère parmi les sinistrés. Entre-temps, nous ne savons pas tout à fait quoi faire pour mieux protéger nos propriétés. Où sont les ingénieurs qui nous proposeront comment renforcer les berges du lac devant nos propriétés? Comment coordonner nos efforts avec ceux de nos voisins, de sorte que le résultat soit efficace? Nous avons besoin de renseignements qui nous aideront dès aujourd’hui. »