Paladin
Julie Zoroneck près des ruines du restaurant Paladin.

 

Le Paladin rouvrira-t-il ses portes? La propriétaire de l’ancien restaurant de Saint-Boniface, Julie Zoroneck, et l’ancienne cuisinière, Linda Mutter, discutent du pour et du contre.

Daniel BAHUAUD

La propriétaire du Paladin, Julie Zoroneck, se dit incertaine quant à l’avenir du restaurant saint-bonifacien détruit par un incendie le 26 juin dernier.

« L’incendie m’a complètement bouleversée, confie-t-elle. Je suis toujours sous le choc. Alors il est difficile pour moi de dire si je vais rebâtir ou non le restaurant. À la mi-juin, je me préparais à réaménager le Paladin, question de l’embellir un peu avant de prendre ma retraite dans deux ou trois ans. Du jour au lendemain, tout est à recommencer.

« Je suis seule maintenant, poursuit-elle. J’ai perdu mon époux, Ed Felde, le 4 décembre dernier. Il était mon partenaire en affaires. Ouvrir un restaurant demande beaucoup d’énergie, beaucoup de planification. Si j’entreprends la reconstruction, il va falloir que je fasse attention à ma santé. »

C’est en 1986 que Julie Zoroneck et Ed Felde ont établi le Paladin, dans une maison construite en 1940 à l’angle de la rue Des Meurons et de l’avenue de la Cathédrale. « Nous préparions les premiers repas dans la cuisine de l’ancien propriétaire, raconte-t-elle. Petit à petit, notre nourriture maison a attiré une clientèle fidèle. On a pu installer une meilleure cuisine et agrandir, et puis on a embauché plus de cuisiniers et de serveurs. »

Au moment de l’incendie, le Paladin employait plus de 40 personnes à temps plein ou à temps partiel. « Ils sont maintenant tous sans emploi, déclare Julie Zoroneck. Leur  situation m’inquiète beaucoup. Je sais qu’ils pourront vite toucher l’assurance-emploi en raison de l’incendie, mais ce n’est pas tellement soulageant. Au moins, je suis rassurée que personne n’ait été blessé. »

« Quelques anciens employés à temps partiel avaient déjà des emplois ailleurs, ce qui les aidera, précise l’une des cuisinières, Linda Mutter. Quant à moi, il me faudra remplir ma demande pour l’assurance-emploi. Le Paladin me manquera, j’y ai passé six jours par semaine pendant les sept dernières années. J’adorais préparer les tourtières et les sauces. S’il y a un nouveau Paladin, j’aimerai y travailler. »

En attendant de décider de l’avenir du Paladin, Julie Zoroneck a rencontré les inspecteurs des pompiers de la Ville de Winnipeg. Elle a aussi annulé les commandes placées auprès de ses fournisseurs, et elle tente de reconstituer ses dossiers financiers. « Tout est passé au feu, déplore-t-elle. Heureusement, mes fournisseurs ont pu me fournir des copies des factures et des relevés de compte.

« Les inspecteurs ont exclu l’hypothèse d’un incendie criminel, poursuit-elle. On sait maintenant que c’est la friteuse qui a pris feu. Quant aux représentants des assurances, ils sont sympathiques. J’ai bon espoir d’être bien indemnisée. »

Julie Zoroneck précise que ses pertes se chiffrent à environ un million $. « Si je rebâtis le Paladin, ça coûtera plus que cela, affirme-t-elle. Mais j’ai toujours travaillé, et je suis une femme forte. Si le Paladin renaît de ses cendres, c’est  certain que je serai aux commandes. »