Philippe Mailhot.

Le Musée de Saint-Boniface fait découvrir les contes et légendes canadiennes-françaises, amérindiennes et d’ailleurs, grâce à une série de présentations orales et une exposition contenant une centaine de tableaux peints.

«Avant Internet, avant la télévision et la radio, il y a avait les légendes et les contes, lance le directeur du Musée de Saint-Boniface, Philippe Mailhot. Les Canadiens-Français, en particulier, aimaient se raconter des histoires merveilleuses ou effrayantes autour d’un bon feu. Ils parlaient de loup garous, du Yâb (le diable) et d’évènements mystérieux qui se seraient produits “dans l’temps”. C’est un aspect fascinant de notre culture, et une manifestation d’une tendance universelle, parce que toutes les cultures et toutes les époques ont leurs contes et légendes. »

On peut prendre connaissance des légendes canadiennes-fran­çaises grâce à l’exposition Sur le chemin des légendes, présentée au Musée de Saint-Boniface. Montée par l’ethnologue et peintre québécois, Jean-Claude Dupont, l’exposition présente 100 légendes en textes et en tableaux peints, le fruit de ses années passées à sillonner l’Amérique francophone.

« On se rend rapidement compte que c’est le Yâb qui est l’incontestable vedette de nos récits légendaires, fait remarquer Philippe Mailhot. Il était, bien entendu, le grand représentant du Mal dans les récits qui incitaient les gens à rester dans le droit chemin tracé par l’Église. Mais de temps en temps, c’est un personnage sympathique, même lorsqu’il tente les fidèles. »

Comme dans la célèbre légende de la chasse-galerie, récit où des bucherons cherchant à retrouver leurs épouses en ville sont tentés par le Yâb d’entre­prendre le périlleux – pour leurs âmes autant que pour leur corps – voyage en canot volant.

« C’est un récit né d’un mélange d’une légende française et amérindienne, rappelle Philippe Mailhot. Et l’on y trouve des variantes dans plusieurs cultures. »

Des raconteurs en personne

« Je suis historien, et non un raconteur, alors je traiterai de quelques légendes qui ont entouré Louis Riel au fil des années, explique Philippe Mailhot.

 

Outre l’exposition, le public pourra aussi se mettre sur le chemin des légendes d’ici et d’ailleurs, grâce aux nombreuses présentations orales d’une brochette d’invités.

« Je raconterai quelques histoires traditionnelles de la côte ouest de l’Afrique, surtout du Sénégal et du Mali, mentionne l’auteure et poète, Lise Gaboury-Diallo, qui sera au Musée le 5 février. Ce sont des histoires que j’ai racontées à mes enfants alors qu’ils étaient petits. On prendra connaissance de Leuk, le lièvre, personnage rusé qui joue des tours et qui, malgré sa petite taille, réussit à se sortir de pièges posés par les animaux plus grands que lui. Une autre légende, celle d’Awa, rappelle l’histoire de Cendrillon. Une fille d’adoption, Awa se fait maltraiter par sa belle-mère, et vit des aventures merveilleuses. » (1)

En plus de Lise Gaboury-Diallo, le public francophone aura droit à des présentations de Martine Bordeleau, Georges Beaudry, Miguel Vielfaure et Ronald Valois. Philippe Mailhot mettra, lui aussi, la main à la pâte!

« Je suis historien, et non un raconteur, alors je traiterai de quelques légendes qui ont entouré Louis Riel au fil des années, explique Philippe Mailhot. Semble-t-il que les Métis défendant La Barrière en 1869 auraient été protégés par un groupe de revenants. Et puis il y a plusieurs légendes servant à expliquer comment une statue de Saint Joseph appartenant à Riel aurait perdu sa tête. »

(1)  La présentation de Lise Gaboury-Diallo aura lieu le 5 février à 15 h au Musée de Saint-Boniface, au 494 avenue Taché. Les présentations françaises et anglaises variées se dérouleront jusqu’au 18 mars. Renseignements : 237-4500

 

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