C’est le cri qui me vient en tête face au développement d’un parc aquatique à La Fourche voulu par la majorité des échevins, qui comme des tournesols se tournent, têtes courbées, vers leur soleil, M. le Maire. On entend M. Vandal nous dire que c’est un bon projet pour Winnipeg. À ce que je sache, il n’y a eu aucune consultation auprès des citoyens en général et des clientèles en particulier qui seront le plus touchées par la vue d’un charivari de tuyauteries entassées pêle-mêle, sans compter le bruit infernal que lanceront ceux qui fréquenteront ce lieu de loisirs, sans compter l’oblitération des sites historiques et culturels de La Fourche et de Saint-Boniface et la perte de touristes pour Saint-Boniface.
Le pire est qu’on semble avoir totalement perdu de vue la mission historique et culturelle que doit représenter La Fourche en tant que territoire initialement habité et développé par les autochtones, les métis et les pionniers francophones, en particulier les coureurs de bois, les religieux et les religieuses et les premiers agriculteurs qui se sont installés à cet endroit ou tout près. Beaucoup de développement a surgi à La Fourche depuis le déménagement de la gare de triage du CN. Cependant, plusieurs des édifices ont été conservés et restaurés vu leur valeur historique et culturelle d’autrefois et d’aujourd’hui… Je ne m’oppose nullement à un parc aquatique. Mais le créer à La Fourche est un sacrilège et une aberration face à laquelle l’ensemble des citoyens de Winnipeg devrait se révolter. Comme s’il n’y avait pas d’autres endroits mille fois plus propices! Pourquoi ne pas considérer une parcelle de l’ancien terrain de Canada Packers ou Assiniboia Downs où il y a déjà des aménagements correspondants ou encore à la Pointe Douglas où il y a des espaces disponibles et un grand besoin de nouveaux développements? Évidemment, ces sites se marient moins bien avec les intérêts de monsieur le Maire des Goldeyes. Aujourd’hui, il dit qu’il va s’abstenir de voter sur la question (la belle affaire!). Mais, voilà des années qu’il cabale afin de créer un parc aquatique à côté de son terrain de baseball; déjà en partie un cadeau que lui a fait la Ville de Winnipeg, c’est à dire les citoyens de Winnipeg. Donc, il n’est pas du tout neutre sur cette question.
La façon dont le territoire de La Fourche doit évoluer ne relève pas principalement des élus municipaux. La Fourche est avant tout un site historique qui doit évoluer dans le sens de l’histoire et de la culture pour tous les Manitobains. C’est pour cela qu’on y a préservé certains bâtiments, qu’on y a construit un musée pour les enfants, et qu’on y ouvrira bientôt un musée national pour marquer les droits de la personne, qu’on y a installé des sculptures et qu’on y a construit un théâtre pour que les artistes de la scène puissent évoluer et enrichir notre culture, etc.
On a déjà trop dévié de la mission historique et culturelle qui doit primer à La Fourche. Bientôt, il n’y aura plus un mètre carré pour les arbres et la pelouse qui contribuent à l’embellissement du lieu. Il faut absolument que les projets futurs soient choisis en fonction de la mission de La Fourche. À mon sens, un parc aquatique à côté du Musée des droits de la personne est un choix diabolique, parce qu’il contribue à détruire ce qu’est La Fourche en interdisant ce qui peut encore y être ajouté dans le cadre de sa mission.
C’est vrai qu’il y a un besoin d’améliorer le stationnement depuis longtemps et ce ira en augmentant une fois le nouveau musée ouvert. Mais il fallait attendre que de nouvelles facilités de stationnement correspondent avec le parc aquatique de M. le Maire.
Présentement, le pont piéton, la vue de la cathédrale, le musée de Saint-Boniface, le parc Elzéar Goulet et le parc Stephen Juba sur les rives de la rivière Rouge aux abords du pont Provencher, le boulevard Provencher, et la rue Taché figurent parmi les éléments qui se marient harmonieusement à La Fourche. D’évidence, cette harmonie et l’attrait touristique disparaîtraient avec un parc aquatique à La Fourche. Je suis certain qu’il y a encore bien d’autres excellentes raisons pour lesquelles il faut vigoureusement s’opposer à l’intérêt de M. le Maire. Si nous joignons nos efforts, nous pourrons convaincre un grand nombre de citoyens du grand Winnipeg que La Fourche ne doit en aucun cas servir de site pour un parc aquatique. Alors, je lance le défi aux dirigeants des organismes de notre communauté de prendre l’initiative afin de nous guider dans une démarche de consultation et d’opposition au bébé de M. le Maire et de certains échevins visiblement à sa solde. Donc, à vous citoyens de vous lever pour rallier à nos vues la Société franco-manitobaine, la Société historique de Saint-Boniface, l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba, les Chevaliers de Colomb de Saint-Boniface, le Cercle Molière, Le Centre culturel franco-manitobain, le Conseil de direction de l’Université de Saint-Boniface ainsi que l’Association des professeurss et l’Association des étudiants, le Conseil jeunesse provincial, la Fédération des aînés franco-manitobains, la Chorale Intrépides, les Blés au Vent, et j’en oublie, j’en suis sûr. Il faut que tous les groupes agissent à l’unisson et nous rallient tous afin de torpiller l’idée tordue d’installer cette bonne idée à La Fourche.
Voilà mon opinion, voilà mon coup de cœur. Qu’en dites vous citoyens? Levons-nous, il n’est pas encore trop tard.
Gérard Lécuyer | Saint-Boniface (Manitoba)| Le 20 avril 2012
À vous la parole!
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