Daouda Dembélé crée une nouvelle troupe de théâtre en français.
Deux ans après la présentation de sa pièce de théâtre, l’Amitié, le dramaturge d’origine ivoirienne, Daouda Dembélé, crée sa propre troupe de théâtre : Troupe Ambiguë du Manitoba (TAM). Son objectif est de rassembler les différentes cultures francophones représentées au Manitoba autour de cet art afin de faire tomber les barrières culturelles. « Je veux que cette troupe soit un pont entre les nouveaux arrivants et la communauté d’accueil », affirme Daouda Dembélé.
La TAM est née autour de la question de l’intégration des nouveaux arrivants au Manitoba. En effet, la plupart d’entre eux jugent leur intégration très difficile. Mais pour Daouda Dembélé, il faut se donner la chance de découvrir d’autres cultures. « C’est bien facile de critiquer la qualité de l’accueil. C’est normal, car c’est une autre culture, souligne-t-il. Mais en tant que nouveaux arrivants, nous devons aussi nous poser la question de savoir ce que nous faisons pour nous intégrer ». « Le théâtre est une belle façon de se rapprocher des autres », souligne le chargé de la communication de la troupe, Ben Maréga. C’est d’ailleurs ce rapprochement que le dramaturge souhaite apporter avec sa troupe. « Au Manitoba, nous avons des gens qui viennent d’un peu partout, constate-t-il. C’est toute une richesse culturelle.
Dès sa création, la troupe est déjà constituée de personnes venant de la Côte-d’Ivoire, du Québec, du Mali, du Manitoba et du Sénégal. « C’est beau de voir sur la même scène non seulement plusieurs personnes de différentes cultures, mais aussi des genres de théâtres différents qui se côtoient. Tout devient ambigu pour tous », renchérit Daouda Dembélé.
C’est d’ailleurs l’une des raisons du nom de cette troupe de théâtre. « Dans nos pièces, il y a toujours deux scènes. Celle qu’on voit et celle que chacun s’imagine », lance Ben Maréga. « L’ambiguïté de notre troupe de théâtre n’est pas seulement au niveau du mixage des différents genres théâtraux. C’est aussi au niveau des messages véhiculés dans nos pièces », souligne Daouda Dembélé.
La TAM se veut aussi un lieu de formation pour les passionnés de théâtre qui espèrent un jour se retrouver sur la scène de grands théâtres comme celui du Cercle Molière. « Si j’ai pu jouer avec le Cercle Molière, c’est parce que j’avais eu la chance d’être formé, se rappelle Daouda Dembélé. « Ils sont nombreux les nouveaux arrivants qui ont du talent, mais qui n’arrivent pas à s’insérer dans le milieu à cause de différents facteurs communicationnels comme la prononciation », confie le dramaturge. Pour leur permettre de réaliser leur rêve, il se propose aussi de donner de façon périodique des ateliers de formations aux différents membres de la troupe.
Pour atteindre ses objectifs, la TAM garde ses portes ouvertes à tous car pour Daouda Dembélé, « le théâtre n’a pas de frontière ». Déjà, il travaille sur la toute première pièce de la troupe qui sera intitulée La chaise. « C’est une pièce qui traite des hommes politiques qui sont capables de tout pour être sur une chaise. Le reste ce sera une surprise », conclut-il.