Du Mexique à Winnipeg, le groupe Mariachi Ghost enflamme les salles de concerts grâce à leur mélange de musique traditionnelle et de rock alternatif.

 

La Liberté (presse francophone)
Les Mariachi Ghost (Gracieuseté Jorge Requena)

Mariachi Ghost, c’est toute une histoire à raconter. Et cette histoire, elle a commencé il y a trois ans, lorsque Jorge Requena, d’origine mexicaine, décide de mettre en musique les aventures de son personnage de bandes dessinées, The Mariachi Ghost.

« C’est un personnage qui vit au début du siècle, en 1900, au Mexique. Il a soif de vengeance après avoir perdu sa famille, explique Jorge Requena. Il y a donc tout un univers fantasmagorique autour de ce personnage et de notre musique qui raconte son histoire. »

Les Mariachi Ghost allient ainsi avec brio musique traditionnelle mexicaine et rock alternatif plus moderne, à découvrir lors d’un été très riche pour le groupe. Il sera en effet en concert lors de la soirée de clôture du Festival international de jazz de Winnipeg le 23 juin, au Festival Fringe de Winnipeg le 20 juillet, et le 30 août sur le toit du Musée des beaux-arts de Winnipeg. Leur premier EP, qui s’est tout récemment refait une beauté, est aussi disponible après avoir été numéro trois sur le palmarès de la radio CKW.

« Notre personnage et notre musique font référence au réalisme magique, un courant artistique et littéraire d’Amérique du Sud qui offre une vision du monde plus mystique, explique Gabriel Fields, chanteur et joueur de jarana dans le groupe.

« Dans la culture mexicaine, la mort prend une part très importante, mais pas nécessai­rement triste. Tous les ans, les Mexicains fêtent les morts de façon joyeuse avec des masques de squelettes, et notre groupe fait ainsi référence à ce pan culturel, cette tradition syncrétique, entre joie et mélancolie », ajoute-t-il.

The Mariachi Ghost opère donc ce voyage, en créant une atmosphère et un univers uniques lors de leurs concerts.

Pour le cinéaste et chanteur, Jorge Requena, l’aspect visuel du groupe a ainsi une grande importance, avec un code vestimentaire particulier, le visage maquillé, une danseuse envoûtante et la projection d’un film en arrière-scène.

« Ce projet n’est pas uniquement musical, il y a plein d’éléments visuels et chorégra­phiques avec notre danseuse, qui contribuent à recréer cette atmosphère si particulière lors de nos concerts pour faire voyager au maximum les spectateurs », explique-t-il.

Le groupe a aussi une formation acoustique trio et quartet de musique totalement traditionnelle, sans le son électrique du groupe de huit musiciens. « Ces deux versions de Mariachi Ghost permettent de varier les plaisirs et d’offrir au public une panoplie de sons d’Amérique du Sud », souligne le Franco-Manitobain Gabriel Fields.

« Je suis littéralement tombé en amour avec la musique traditionnelle mexicaine, appelée son jarocho, ajoute-t-il. C’est pourquoi j’ai passé là-bas plusieurs années de ma vie et ramené ce style de musique avec moi à Saint-Boniface. La force de notre groupe est aussi la diversité de nos membres qui apportent chacun leur touche personnelle et rendent si unique notre musique. »
Enfin, la musique de Mariachi Ghost peut devenir rassembleuse, selon Jorge Requena. « La communauté mexicaine à Winnipeg existe, mais elle est peu organisée et très dispersée. Nos concerts permettent de plus en plus de rassembler notre communauté pour nous unifier davantage », conclut-il.