Une délégation de Juste pour rire est venue du Québec au Manitoba pour étudier la possibilité de créer des partenariats avec la communauté franco-manitobaine.

 

LA LIBERTÉ (PRESSE CANADIENNE)
Philippe Leclerc.

Par Camille HARPER-SÉGUY

Le directeur des affaires publiques d’un leader mondial de l’humour, l’agence québécoise Juste pour rire, Philippe Leclerc, était à Winnipeg du 18 au 25 août dernier. Il a rencontré une quinzaine d’organismes de la communauté franco-manitobaine afin d’étudier la possibilité de créer des partenariats entre le Québec et le Manitoba français en humour.

« On a réalisé que l’image de marque Juste pour rire avait un réel écho hors-Québec et qu’on pou­vait y avoir un impact  important », indique-t-il. L’objectif ultime de Juste pour rire est de travailler avec toutes les commu­nautés franco­phones hors-Québec, mais l’équipe a choisi de commen­cer avec les communautés acadienne et franco-manitobaine en raison de leur énergie.

Ancrage local

L’ancrage local est important pour Juste pour rire, qui veut mettre sur pied, dans la commu­nauté franco-manitobaine, une formation professionnelle en humour qui mènerait à un diplôme reconnu.

« L’humour est le parent pauvre des arts et de la culture, et pourtant c’est un vecteur important de transmission culturelle, remarque le Québécois.On veut remédier à ce manque en formant des gens locaux à devenir eux-mêmes formateurs, directement dans leur communauté. »

Philippe Leclerc assure en effet que « l’humour s’exprime de manières différentes selon les communautés.

« On veut donc privilégier l’ancrage local plutôt que venir avec nos artistes puis repartir car  même si les francophones hors-Québec connaissent bien la marque Juste pour rire, l’humour québécois ne peut pas avoir le même succès ici, ajoute-t-il. La clé, ce sont les artistes locaux. Les gens s’identifient à eux. »

Philippe Leclerc espère aussi travailler avec des festivals locaux, notamment le Festival du Voyageur et le Winnipeg Interna­tional Comedy Festival, pour offrir davantage de soirées d’humour.

De même, des partenariats pourraient être développés avec les écoles, les universités ou encore divers organismes à vocation sociale en plaçant « l’humour comme outil de sensibilisation, propose Philippe Leclerc. C’est un bon vecteur de rapprochement et d’échange franc et honnête ».

Si l’ancrage local est essentiel pour l’équipe de Juste pour rire, elle ne souhaite pas toutefois s’en tenir là. « Nous voulons mettre sur pied une tournée franco-cana­dienne qui offrirait au public une mosaïque d’humours franco­phones du Canada, annonce Philippe Leclerc. On voudrait commencer dès février 2013, avec des artistes acadiens, franco-manitobains, franco-colombiens et québécois, et en faire un rendez-vous annuel avec de plus en plus de communautés impliquées. »

De même, ce serait l’occasion pour les Québécois de découvrir les communautés francophones hors-Québec, en faisant participer  des artistes des autres commu­nautés au festival annuel Juste pour rire à Montréal.

Et maintenant?

Philippe Leclerc se dit très satisfait des échanges lors de sa première mission exploratoire.

« Les gens sont fiers de leurs humoristes et ils veulent les faire connaître », dit-il. Il estime notamment que les partenariats avec les deux festivals pourraient se régler d’ici octobre.
Par ailleurs, il prévoit revenir au Manitoba pendant l’automne 2012 pour mettre sur pied un groupe local pour opérer tous les projets établis.

« On veut créer un comité d’acteurs locaux dirigé par deux personnes, l’une pour le volet production et l’autre pour la représentation politique afin de continuer à sensibiliser les autorités et les autres partenaires potentiels, explique Philippe Leclerc.

« Ce groupe sera en lien avec Montréal pour s’assurer de toujours bien avoir le sceau Juste pour rire, mais c’était important pour nous de ne pas nous substituer à la gouvernance et au dynamisme qui existent déjà dans les communautés », conclut-il.