Inquiète de la destinée du poste de police de Saint-Boniface mis en vente, l’Association des résidants du Vieux Saint-Boniface a soumis une proposition à la Ville.

 

LA LIBERTÉ
Walter Kleinschmit, président de l’Association des résidants du Vieux Saint-Boniface (ARVSB).

L’Association des résidants du Vieux Saint-Boniface (ARVSB) a remis, le 28 septembre dernier, une offre d’achat à la Ville plutôt particulière concernant le poste de police de Saint-Boniface, mis en vente en juin dernier. « Nous n’avons pas remis une offre d’achat telle que l’on peut l’imaginer, explique le président de l’Association, Walter Kleinschmit. Nous lui avons plutôt soumis nos motivations et nos idées. Par-là, nous lui demandons simplement de respecter notre volonté, pour le bien de la communauté. Avec l’appui du conseiller Daniel Vandal, nous espérons que la meilleure option soit choisie dans l’intérêt de notre quartier. »

Concrètement, l’offre présen­tée à la Ville s’appuie sur un dossier préparé sur les bases de consultations entre l’ARVSB et un ensemble d’organismes franco­phones tels que les Entreprises Riel, le Centre culturel franco-manitobain, Provencher Boulevard Biz, la Société franco-manitobaine ou encore Le 100 Nons. « À l’intérieur de celui-ci sont énoncées quelques perspectives envisa­geables pour le poste de police, poursuit Walter Kleinschmit. Parmi les options préférées, nous trouvons, entres autres, l’expansion des services juridiques de la Province, avec addition d’un bureau de service de police communautaire, un nouveau bureau pour Pluri-elles qui a besoin d’une nouvelle location, ou encore le centre d’une coopérative pour artisans dans les arts et métiers, à l’instar de Monction-Aberdeen. »

Un consensus unanime

Lorsqu’en juin dernier, la Ville de Winnipeg avait annoncé la vente et la potentielle démolition du poste de police de Saint-Boniface, les membres de l’ARVSB n’avaient pas manqué de manifester leur surprise et leur désaccord. « Nous étions alors parvenus à convaincre la Ville d’enlever la condition d’achat fixée par celle-ci, à savoir la démolition du bâtiment en vue d’une construction de logements, jugée inappropriée et infondée, explique Walter Kleinschmit. Nous avions également demandé un délai supplémentaire pour la vente, afin de pouvoir trouver des solutions. »  La date de remise d’offres d’achat avait alors été postposée au 28 septembre.

Le cœur de Saint-Boniface

Suite à diverses réunions et consultations organisées au sein de la communauté francophone après l’annonce de la mise en vente du poste de police, l’ARVSB avait établi plusieurs conclusions. « Nous voulons garder le poste de police pour des raisons architecturales, étant donné qu’il est l’œuvre du célèbre Étienne Gaboury, note Walter Kleinschmit. Et aussi, nous ne souhaitons pas que la vente engendre une division de terrain qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le Jardin de sculptures. » Vu de l’importance des enjeux définis, l’ARVSB a donc pris une décision. « Afin de préserver ce coin de la Ville que nous nommons le Cœur de Saint-Boniface, nous nous portons volontaires pour créer une fondation, une unité nécessaire pour acquérir le terrain et le gérer. C’est dans cet esprit-là qu’a été rédigée notre offre d’achat. »