L’organisme A Port in the Storm vient d’ouvrir ses portes à Saint-Boniface début octobre, et déménagera bientôt dans l’ancienne Résidence Langevin. Il offre un logement spécialisé aux gens en traitement pour le cancer.

 

A Port in the Storm - LA LIBERTÉ -
Cécile George et Marion Willis.

Le quatrième étage de la Villa Aulneau, à Saint-Boniface, abrite désormais dix suites gérées par l’organisme A Port in the Storm et réservées à des patients atteints du cancer qui suivent des traitements loin de chez eux, ainsi qu’à leurs familles. A Port in the Storm, qui a vu le jour début octobre, a accueilli son premier résident le 13 octobre.

Mais cette location n’est en fait que la première phase d’A Port in the Storm. Le 31 octobre prochain, l’organisme prendra en effet possession de l’ancienne Résidence Langevin pour y créer 40 suites d’ici mai 2014. Les dix suites de la Villa Aulneau seront alors rendues à la Villa pour accommoder d’autres résidants aînés potentiels.

« A Port in the Storm, c’est un peu la version pour adultes des Maisons Ronald McDonald, explique la directrice générale d’A Port in the Storm, Marion Willis. Ce sont des appartements mis à disposition d’adultes qui vivent loin de Winnipeg mais qui doivent y venir, parfois avec leur famille, pour recevoir des traitements liés au cancer.

« De telles maisons existent déjà dans la plupart des provinces canadiennes, mais c’est la première au Manitoba, précise-t-elle. C’est vraiment ciblé pour ceux qui ont le cancer. »

Sain et familial

Les bénéficiaires d’A Port in the Storm, qui doivent d’abord être référés par CancerCare Manitoba, ont accès à des suites entièrement meublées et équipées, pour une durée maximum de trois mois.

« Tous les meubles ont été achetés grâce à des dons reçus des Manitobains, signale Marion Willis. Tout est neuf pour que nos résidents malades aient une expérience la plus agréable possible. »

Si la plupart des patients dormaient auparavant à l’hôtel ou dans des maisons médicalisées lors de leurs séjours à Winnipeg, Marion Willis affirme que « c’est plus sain pour eux de rester à
A Port in the Storm, plutôt qu’au milieu de tout le monde ou de malades, car leur système immunitaire est très faible.

« De plus, A Port in the Storm ne coûte que 40 $ par nuit, ajoute-t-elle. C’est moins cher qu’un hôtel. C’était important pour nous de réduire le poids financier lié au suivi de traitements à Winnipeg, car ces frais rendent inéquitable l’accès aux soins. »

En outre, des bénévoles

d’A Port in the Storm seront présents en permanence au quatrième étage de la Villa Aulneau, en cas d’urgence. Toutefois, il ne s’agit pas de personnel médical.

Par ailleurs, chaque unité de logement peut accueillir jusqu’à quatre personnes. « C’était important pour nous de ne pas briser les familles, confie Marion Willis. Celle qui a inspiré ce projet, Sue, une mère célibataire atteinte du cancer et qui faisait le voyage de la campagne à Winnipeg pour ses traitements, a dit sur son lit de mort que le pire pour elle avait été d’être séparée de sa famille et de son fils pendant tout ce temps. »
Résidence Langevin

Si A Port in the Storm occupera l’ancienne Résidence Langevin, « nous allons conserver la bâtisse d’origine car elle est historique et nous allons restaurer son extérieur comme c’était à l’origine, annonce Marion Willis. Nous détruirons les ajouts plus récents et nous reconstruirons en utilisant le même matériau que l’ancienne École Normale pour qu’il y ait une continuité.

« Nous avons l’appui d’Héritage Saint-Boniface et d’Héritage Winnipeg, ainsi que de l’Association des résidants du Vieux Saint-Boniface, précise-t-elle. Mais c’est un projet de
12,2 millions $, donc on compte sur la générosité manitobaine. » (1)

Déjà, les Manitobains ont donné 2,5 millions $ pour le projet A Port in the Storm. Ils ont aussi donné de leur temps comme bénévoles. L’organisme compte quelque 1 500 bénévoles répartis dans la province pour faire sa promotion, collecter des fonds, assurer la permanence sur place à Saint-Boniface ou aider à entretenir les suites.

C’est le cas d’une résidente de la Villa Aulneau, Cécile George, qui, à 93 ans, est venue aider à préparer les suites au quatrième étage de sa résidence. « Je voulais aider car c’était nécessaire de créer une telle structure, estime Cécile George. De plus, la Villa Aulneau est une très bonne place pour commencer. C’est une atmosphère accueillante et compatissante. »

Et c’est à Saint-Boniface, « qui a gardé un aspect de petite communauté cher aux malades qui viennent du rural, tout en offrant un environnement bilingue et en étant à quelques minutes des grands centres hospitaliers », se réjouit Marion Willis.

Elle conclut qu’« A Port in the Storm va diminuer le poids du cancer pour les patients et leurs familles, mais aussi probablement pour le système de santé car cela risque de réduire le nombre d’hospitalisations. On espère donc que les gouvernements nous aideront à nous financer. »

(1) Info. et dons : www.aportinthestorm.ca ou 204 231-0720.