Madame la rédactrice,

Je me permets d’ajouter quelques points saillants suite à l’article très opportun de Daniel Bahuaud, Une question controversée. Adam Douley se plaint d’être mal traité par l’Association des résidants du Vieux Saint-Boniface. Je voudrais lui souligner que c’est notre mandat d’assurer que les résidants soient au courant de ce qui se passe dans la communauté. À une réunion sur ce sujet avec les promoteurs de l’abattoir (capacité – 500 vaches par jour), nous leur avions proposé d’organiser une réunion communautaire à ce sujet, pour qu’ils puissent présenter leur projet au public concerné. Ils ont choisi d’éviter de s’adresser au public en changeant leur plan de construction pour éviter une telle réunion qui aurait été nécessaire. Cela nous force la main sur le choix de « consultation » possible. On remercie les médias pour leur intérêt.

Monsieur Douley indique que cela fait quatre ans que ce projet est en développement. Il y a plus de deux ans, MCEC avait été averti que la location proposée n’était pas appropriée et qu’elle attirerait des objections importantes des résidants. Ils ont choisi d’ignorer cet avis, et de continuer dans l’anonymat.

L’ingénieur du projet de l’abattoir, lors d’une réunion à ce sujet, a indiqué qu’il ne devrait pas y avoir de répercussions négatives, mauvaises odeurs, déchets qui se retrouvent, on ne sait où, mais il a aussi souligné que cela ne pouvait pas être garanti. Des accidents peuvent arriver. Cela est logique et donc cette possibilité doit faire partie de la considération de location.

Monsieur Douley parle de 25 camions par jour, mais cela représente seulement la moitié de la capacité prévue pour l’abattoir qui doit être construit. La logique d’amener 500 têtes de bétail à trois kilomètres à l’est du centre-ville, quand la majorité du bétail vient de l’ouest de la province et la majorité de la transformation des carcasses en produit de consommation, se fera à CentrePort (l’ouest de la ville) pour l’éventuelle distribution autour du monde n’est pas logique. Les coûts (sans compter la pollution) additionnels à eux seuls impliquent des questions.

Car oui, nos fermiers produisent un produit en demande internationale et il mérite l’aide de tous les paliers des gouvernements et des institutions publiques pour trouver une solution propice, qui fait partie de la vision à long terme de notre quartier, ville et province. Le Manitoba a besoin de redevenir un centre important dans la chaîne de production et de transformation pour l’alimentation à l’échelle internationale. Des abattoirs font partie de cette séquence d’activités nécessaire. Il existe de nouveaux parcs industriels aux quatre coins extérieurs de la ville, prévus pour ça. Si ces aires industrielles ne font pas l’affaire, revenir en ville dans un espace qui avait été propice il y a 50 à 100 ans n’est pas la solution. Développons un quartier prévu pour de telles activités, en dehors des zones résidentielles, et qui ne dépende pas des artères publiques qui nous connectent au centre-ville. Si on peut investir des millions pour faciliter l’accès a un nouveau centre commercial avec Ikea, pourquoi pas pour une industrie de base avec beaucoup de valeur ajoutée dans la province.

MCEC essaye de nous forcer la main avec la menace que s’ils perdent la permission de construire au coin de Marion et Dupuy, ils vont tout abandonner au détriment de nos éleveurs de bétails. Une menace de mauvaise foi. Après tout, 50 % des fonds de MCEC viennent des fermiers et 50 % des fonds viennent de nos taxes provinciales. Ils veulent que les résidants de Saint-Boniface et les futurs résidants prévus dans le développement de CanadInns (600+ familles) vivent avec l’incompétence, ou le manque de vision des employés de MCEC, qui, à raison, doivent se sentir visés par nos actions.

Que le ministre de l’Agriculture et son adjoint Barry Todd (qui est aussi le Président de MCEC) se mettent au travail et trouvent une solution à ce dilemme, qui reconnaît les besoins de nos éleveurs de bétails, l’épanouissement futur de notre ville et de son infrastructure mise en place, et les aspirations de nos citoyens (qui payent leurs salaires).

Pour les encourager, nous invitions les lecteurs d’envoyer leurs commen­taires aux personnes impliquées, notamment :
À notre membre de la législature, Greg Selinger,
Le ministre de l’Agriculture,
À son adjoint et Président du conseil MCEC,
Et notre conseiller municipal,
Avec copie conforme (cc) à l’Association des résidants du Vieux Saint-Boniface

Nous avons besoin d’un raz-de-marée, pour «encourager» MCEC d’aménager l’abattoir dans une nouvelle zone industrielle et d’assurer qu’ils ont l’aide nécessaire des autorités pour aboutir à leur objectif sans trop de délais ou de compromis aux dépens des résidants.

Walter Kleinschmit | Président, Association des résidants du Vieux Saint-Boniface, Winnipeg (Manitoba) | Le 26 octobre 2012