Madame la rédactrice,

Je suis d’accord avec le président de l’Association des résidants du Vieux Saint-Boniface. Il faut faire un effort concerté pour éviter qu’on relance un abattoir à Saint-Boniface (voir La Liberté du 26 octobre). Le site proposé pour le projet du Manitoba Cattle Enhancement Council (MCEC) est un pire choix que le quartier industriel de Saint-Boniface (au sud du chemin Dugald) qui avait été rejeté par les résidants des quartiers de Mission Garden et de Transcona face au projet d’abattoir proposé par la Compagnie Olimel.

Il n’est pas approprié et de tenter de relancer ce genre d’industrie à Saint-Boniface. Oui, autrefois ce genre d’industrie nous avait été imposé sans que les citoyens aient eu un mot à dire. Mais il est grand temps que la Province et la Ville planifient pour le long terme. N’a-t-on rien appris des erreurs du passé. N’est-ce déjà pas assez aberrant qu’on ait permis à Rothesay et à Loveday Mushrooms d’agrandir leurs opérations dans des secteurs voisins des quartiers résidentiels du vieux Saint-Boniface et Windsor Park? On peut possiblement plaider l’ignorance face à des décisions du passé lointain concernant les développements tels les quartiers industriels, les quartiers résidentiels, les projets de routes et de transport, etc. Mais est-il normal que les dirigeants d’aujourd’hui prennent les mêmes décisions qu’au début siècle dernier? N’a-t-on rien appris des erreurs du passé. Il a fallu un demi-siècle et des frais énormes pour enfin déménager la gare de triage du CNR de La Fourche et changer la face de ce quartier. Aujourd’hui, ce quartier ne fait plus la honte de Winnipeg et il contribue à améliorer la qualité de vie pour la population entière de Winnipeg et représente un attrait pour les touristes. Malheureusement, la gare de triage du CPR demeure un immense espace honteux divisant notre ville entre le progrès et l’abandon. Sera-t-il un jour possible d’enrayer ce cancer qui divise notre ville et engendre la pauvreté et de nombreux problèmes inhérents.

Même si certains espaces étaient autrefois désignés industriels, il faut aujourd’hui tenir compte des quartiers résidentiels avoisinants dont on a par la suite permis le développement. On ne doit surtout ne pas ressusciter ces vieux quartiers industriels maintenant qu’ils sont encerclés de quartiers résidentiels surtout qu’on connaît l’impact qu’ils auront sur l’environnement et la qualité de vie des résidants des quartiers avoisinants.

Le développement d’un abattoir dans ce quartier de Saint-Boniface est particulièrement à opposer en soi pour tous les impacts nocifs dont il serait responsable et encore davantage parce que ce serait ouvrir, à nouveau, la porte à d’autres industries semblables qu’il faut plutôt encourager dans des zones industrielles en périphérie de la ville pour des raisons environnementales, de transport et de qualité de vie, etc..

M. Kleinschmit nous incite à envoyer nos commentaires aux élus de la Ville et de la Province. Je suis d’accord. Mais, je crois qu’il est aussi nécessaire de convoquer une réunion spéciale des résidants de Saint-Boniface pour discuter de stratégies à mettre sur pied et lancer une pétition et autres mesures nécessaires afin d’assurer que les décideurs du niveau municipal et provincial comprennent bien que la population va utiliser tous les moyens pour s’opposer à ce projet industriel dans le secteur proposé à Saint-Boniface.

Gérard Lécuyer | Le 6 novembre 2012