Le mardi 11 décembre 2012, le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra démissionne avec tout son gouvernement, sous les ordres du Capitaine Sanogo. Selon, le porte-parole du capitaine, le chef du gouvernement, «Cheick Modibo Diarra n’a pas rempli les deux missions qui lui étaient attribuées : la libération du nord du Mali et l’organisation d’élections transparentes. Il travaillait pour son agenda personnel ». Comment peut-on s’attendre à de tels résultats, en moins d’un an de la part d’un gouvernement en place?
Il reste vrai que les relations entre le président Dioncounda Traoré et son ex-chef de gouvernement n’étaient pas au beau fixe.
Mais, il aurait dû, tout de même, démissionner pour deux raisons : 1) par solidarité gouvernementale et 2) pour signifier au capitaine Sanogo, que son acte était aux antipodes des principes démocratiques sur lesquels devrait reposer l’avenir du Mali.
Continuer à diriger le Mali après l’interférence politique de Sanogo équivaudrait à cautionner l’ingérence de l’armée dans les questions politiques du pays. Je ne crois pas que le président Traoré comprend cela. La démission du président aurait eu pour conséquence, il est vrai, de remettre le pouvoir aux mains de Sanogo, mais en même de l’isoler, de dresser toute la communauté internationale et la très grande majorité des Maliens contre ce dernier.
Depuis le coup de force du 22 mars 2012 qui a précipité le départ de l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT), le Mali est politiquement à genou et géographiquement réduit et disloqué. Sanogo s’oppose à l’intervention militaire que préparent les pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a pour but de libérer le nord du pays aux mains de groupes armés islamistes. Il faut comprendre que Sanogo préfère maintenir le chaos pour pouvoir s’emparer du pouvoir dans un avenir proche. La stabilité du pays c’est-à-dire la libération du nord du Mali et l’instauration d’un gouvernement légitime et d’un président élu démocratiquement aura pour conséquences de confiner à jamais le capitaine Sanago dans les casernes militaires de Kati et dans le pire des cas, il aura à répondre de ses actes devant la cour martiale.
Il est temps, je pense, de mettre fin à la médiation (burkinabé) de la Cédéao qui n’a aucun sens et aucun mérite, car on ne négocie pas avec les terroristes. Et, c’est malheureux de le dire, mais seules les armes pourront libérer le Mali
La Cédéo doit insister davantage auprès du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour que le Conseil de sécurité autorise l’intervention militaire au nord du Mali, et ce, le plus tôt possible. Pour certains observateurs, les Maliens doivent d’abord organiser des élections avant la libération du Nord. Comment peut-on aujourd’hui parler d’élections quand on sait que des populations vivant sur les deux tiers du territoire malien occupé ne pourront y participer?