La première partie de la bande dessinée Riel, patriote, du Franco-Manitobain Robert Freynet, sera publiée aux Éditions des Plaines en mai 2013 après un long travail de recherche et de création artistique.

 

La Liberté (Manitoba)
Robert Freynet travaille chaque jour ses planches de la bande dessinée Riel, patriote.

Le premier tome de l’œuvre du bédéiste franco-manitobain Robert Freynet, Riel, patriote, qu’on retrouve planche par planche chaque semaine dans La Liberté depuis le printemps 2012, sera publié en anglais et en français aux Éditions des Plaines en mai 2013. Le tome 2 suivra en 2014, ainsi que des versions électroniques et pour appareils intelligents.

« J’avais produit une première bande dessinée (BD) sur Louis Riel en 1990 avec un budget réduit, et j’ai toujours pensé que Riel méritait mieux que ça, confie Robert Freynet. C’est un personnage important de l’histoire canadienne. Alors en 2007, je suis allé demander à l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba de l’aide dans la recherche et la scénarisation pour un nouveau projet de BD. »

Robert Freynet a commencé ses recherches pour sa BD en 2008. « Pendant un an, j’ai lu beaucoup de livres sur Louis Riel et j’ai pris des notes, raconte-t-il. C’était parfois nuancé car Louis Riel était un personnage très controversé, mais les grands faits restaient en général pareils. J’ai lu différentes sources pour être en mesure de bien discerner les choses, même si tout ouvrage, dont le mien, reste une perspective parmi d’autres. »

Robert Freynet a ensuite composé son scénario à partir de ses notes, en 2009. Ce travail était d’autant plus important que la BD Riel, patriote, prévue pour être au final publiée en deux tomes de 32 pages chacun, allait d’abord être publiée page après page dans le journal La Liberté.

« J’ai divisé l’histoire de Louis Riel en 64 épisodes que je pouvais raconter en une page, révèle le bédéiste franco-manitobain de Sainte-Geneviève. Mon scénario reste flexible et je peux étirer ou raccourcir des épisodes, mais j’essaie au maximum de respecter un épisode par planche. C’est plus facile pour le lecteur d’avoir un début et une fin, tout en créant un petit suspense pour lui donner envie de lire la suite la semaine d’après! »

Il affirme toutefois que « c’est un défi de créer un épisode par page, tout en m’assurant qu’ils font bien partie d’un tout homogène ».

Robert Freynet travaille à la réalisation effective de ses planches depuis 2010, ce qui implique une recherche continue.

« Je travaille mes dessins et mes dialogues de façon à ce qu’ils se complètent bien, indique-t-il. C’est un procès de longue haleine car je n’invente rien, je fais juste une mise en scène de faits historiques, donc je dois très souvent retourner dans mes livres ou aller sur l’Internet pour vérifier certains faits, certaines paroles, ou encore un costume ou une architecture de l’époque. J’y passe au moins trois ou quatre heures par planche! »

Ce travail est d’autant plus prenant que le bédéiste franco-manitobain a choisi de le faire seul. « Je voulais faire l’œuvre intégrale, explique-t-il. À la fois la conception, la recherche, la scénarisation, le dessin, l’encrage et le coloriage. L’art de la BD me passionne, donc je voulais essayer d’avoir un contrôle total sur mon produit, même si c’est un travail à temps plus que plein. »

Les seules aides de Robert Freynet sont l’appui technique d’un infographiste, Christian Kuzdub, pour la mise en page de chaque planche, ainsi qu’un travail de relecture par plusieurs experts en langue et en histoire.

Par ailleurs, il assure qu’il « ne voulait diaboliser personne dans sa BD car cette histoire est encore assez récente. On trouve encore des descendants de Louis Riel. J’ai donc choisi de laisser parler les faits par eux-mêmes. Il n’y a pas de commentaires éditoriaux dans ma BD, je préfère que le lecteur tire ses propres conclusions ».

S’il y a passé ses journées depuis 2008, le Franco-Manitobain ne s’avoue cependant « pas tanné de Louis Riel, au contraire!, conclut-il. Son histoire est fascinante et j’adore le fait de devoir créer et transformer l’histoire en BD. Je suis rendu un expert de Louis Riel par la force des choses. J’ai l’impression que je le connais et le comprends mieux. J’en rêve même la nuit, et je le plains de toute l’injustice dont il a souffert ».

 

Par Camille HARPER-SÉGUY

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